Le Qatar a déclaré dimanche qu’il n’y avait « aucune chance » pour ses citoyens de participer au grand pèlerinage musulman cette année en Arabie saoudite, alors qu’une grave crise diplomatique oppose les deux pays depuis 2017.
Le Hadj a commencé dimanche dans la région de La Mecque et se poursuivra jusqu’à vendredi prochain. Ryad a nié la semaine dernière avoir empêché la venue de pèlerins du Qatar, affirmant qu’ils sont les bienvenus.
Un responsable gouvernemental au Qatar a pointé un doigt accusateur vers Ryad, affirmant que la fermeture de la frontière terrestre avec le royaume saoudien et l’absence de vols directs entre les deux pays et de missions diplomatiques signifiaient qu’aucun Qatari n’entreprendrait le pèlerinage à La Mecque.
« Il n’y a aucune chance cette année pour les citoyens et les résidents du Qatar de se rendre au hajj », a déclaré ce responsable à l’AFP.
Le Qatar est isolé depuis juin 2017 par Ryad et trois de ses alliés arabes qui ont rompu leurs relations diplomatiques et imposé un embargo terrestre, aérien et maritime. Ils accusent notamment Doha de soutenir des groupes islamistes radicaux, ce que le Qatar dément.
Quelque 1.200 citoyens du Qatar devraient en principe pouvoir participer au hajj, selon un système de quotas par pays, mais des Qataris se sont plaints de l’impossibilité de s’inscrire sur un site web du ministère saoudien du Pèlerinage.
« L’enregistrement des pèlerins de l’Etat du Qatar reste fermé et les résidents du Qatar ne peuvent pas obtenir de visas car il n’y a pas de mission diplomatique » à Ryad, a ajouté le responsable gouvernemental du Qatar.
C’est la deuxième année consécutive que le pèlerinage à La Mecque se déroule au milieu d’accusations de politisation de l’évènement religieux.
L’année dernière, l’Arabie saoudite avait toutefois fait un geste en direction du Qatar en assouplissant les conditions d’entrée des pèlerins de ce pays, mais leur nombre n’avait pas dépassé quelques dizaines.