Le Qatar a appelé samedi à la création d’une nouvelle alliance régionale pour remplacer le Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui a échoué à résoudre la crise opposant depuis un an et demi Doha à ses voisins.
Selon le ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, le boycottage imposé au Qatar par l’Arabie saoudite et ses alliés depuis plus de 18 mois a affecté de manière irréparable le CCG, une structure créée en 1981 mais devenue selon lui « sans pouvoir réel ».
Cette union politique et économique comprend l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Qatar et Oman. Dominé par Ryad, le CCG est censé constituer un contrepoids régional à Téhéran.
« L’alliance régionale a été minée par la crise », a déclaré le ministre qatari lors d’une conférence de deux jours intitulée Doha Forum.
« Par conséquent, l’alliance existante doit être restructurée pour assurer la stabilité et la sécurité de la région dans le futur », a-t-il ajouté.
L’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani n’a pas assisté au dernier sommet annuel du CCG à Ryad, bien qu’il y ait été invité officiellement.
Le ministre qatari a critiqué samedi de manière virulente les raisons invoquées par l’Arabie saoudite, Bahreïn et les Emirats arabes unis pour boycotter le Qatar.
« Tout cela est basé sur des mensonges et des crimes. Tout cela est fait pour créer de la propagande et de la peur chez les gens », a-t-il insisté.
Ryad et ses alliés accusent le petit émirat de soutenir des groupes islamistes radicaux –ce qu’il nie– et de leur préférer l’Iran, grand rival de l’Arabie saoudite dans la région.
Le Qatar exploite conjointement avec l’Iran un vaste champ gazier offshore.
Depuis juin 2017, l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats et l’Egypte ont rompu tout lien avec Doha et ils ne semblent pas prêts à desserrer l’étau autour de l’émirat gazier.
Outre les liens diplomatiques, ils ont mis fin à toute relation économique et commerciale avec le Qatar qui a pour sa part décidé de quitter en janvier l’Opep, dominée par l’Arabie saoudite.
En ouvrant le forum de Doha, l’émir du Qatar cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a insisté pour que les pays du Golfe respectent son indépendance s’ils veulent mettre fin à la crise.
« Lever le blocus se fera sur la base d’une reconnaissance mutuelle et du principe de non interférence », a-t-il déclaré.