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Le racisme anti-musulman en roue libre à Paris, en présence de ministres français

Le racisme anti-musulman en roue libre à Paris, en présence de ministres français

Source : Unsplash

Un meeting organisé à Paris dans la soirée de mercredi 26 mars « contre l’islamisme » s’est transformé en tribune pour le discours raciste décomplexé et débridé.

Il n’y avait pourtant ni Zemmour ou Ciotti, ni Marine Le Pen ou encore Jordan Bardella. À la place de ces figures de l’extrême-droite, des personnages qui se réclament encore, sans trop convaincre, du camp républicain, dont des ministres : Bruno Retailleau, Christian Estrosi, Manuel Valls, François-Xavier Bellamy…

Le discours islamophobe développé par les intervenants ne diffère guère de ce qu’auraient dit les chefs de l’extrême-droite. C’est un signe supplémentaire de l’extrême-droitisation du discours politique en France et de la banalisation de la haine raciale et religieuse. Une haine orientée vers une seule et unique communauté : les musulmans.

Les amalgames entre Islam, islamisme, terrorisme, Hamas palestinien et même l’affaire de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, ont fusé tout au long du meeting. Sans surprise quand on sait que l’événement est organisé par le lobby pro-israélien Elnet, très proche de Benyamin Netanyahou.

Pour l’organisateur Arié Bensemhoun, ce « premier grand rassemblement contre l’islamisme en France » est « historique et décisif », assurant à l’assistance que depuis le 7 octobre 2023, personne en France, juif ou pas, n’est en sécurité.

Les propos entendus sont tout simplement nauséabonds, selon l’appréciation faite par le média en ligne Mediapart.

France : des propos nauséabonds à un meeting « contre l’islamisme »

Christian Estrosi, le maire de Nice, s’est attaqué à l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan et à La France insoumise (LFI) qu’il a accusés « d’intelligence avec l’ennemi ».

Bruno Retailleau est évidemment la vedette de la soirée. Il ne faut « jamais rien céder face à l’islamisme parce que la charia a trop souvent prospéré dans l’omerta », a-t-il clamé. Outre attaquer l’Algérie, Retailleau a une autre occupation ces dernières semaines : vilipender le voile islamique. Il en a évidemment parlé au cours du meeting de mercredi, réitérant que « le voile est un vrai marqueur de la soumission ». Avant de lancer : « Vive le sport et à bas le voile », provoquant de vives réactions le lendemain.

La soirée est décidément placée sous le signe des amalgames et du mélange des genres. L’affaire Boualem Sansal était présente à travers Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien à l’écrivain franco-algérien. « La lutte contre l’islamisme, c’est un combat à la vie, à la mort, c’est nous ou eux », a-t-elle dit, alertant que « la France risque de basculer via l’islam dans une sorte de théocratie ».

L’avocat Thibault de Montbrial, proche de Bruno Retailleau, a évoqué un « combat vital » et appelé à mener « la bataille culturelle, la »reine de toutes les batailles« , en mettant en avant, suggère-t-il,  »nos héros Charles Martel, Saint Louis, Duguesclin, Jeanne d’Arc…".

« Curieux meeting sur la laïcité durant lequel cet avocat médiatique cite Saint Paul et Sainte Thérèse de Lisieux, et Arié Bensemhoun, le prophète Isaïe », s’étonne le journal fondé par Edwy Plenel.

L’honneur de clôturer le bal est, sans surprise encore, laissé à Manuel Valls qui, il y a quelques jours, décrétait que l’antisémitisme vient du monde arabo-musulman. Le ministre des Outre-mer, très proche du lobby Elnet, a appelé à se tenir « debout » devant ce qu’il considère comme le danger islamiste.

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