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Le Ramadan est là : où sont les soldes promis par Rezig ?

Le Ramadan est là : où sont les soldes promis par Rezig ?

Les Algériens entament le mois de Ramadan ce mardi 13 avril sur fond de tensions sur l’huile de table et des hausses vertigineuses des produits de consommation.

Des files d’attente ont été observées hier lundi devant les magasins pour l’achat d’un bidon d’huile végétale, qui n’est pas disponible dans les commerces du pays.

Malgré les promesses de Kamel Rezig, ce Ramadan ressemble aux précédents pour ce qui est des tensions et des hausses des prix. Les promesses du gouvernement notamment le ministre du Commerce sont restées sans suite.

En charge du département du Commerce depuis début 2020, Kamel Rezig ne se lasse pas pourtant de sillonner le pays de long en large, de faire des « descentes » dans les marchés de gros et de détail, de sermonner des commerçants indélicats ou des fonctionnaires nonchalants.

Il lui arrive même de donner un coup de main pour décharger un camion de denrées offertes par quelque bienfaiteur. Surtout, lors de ses innombrables sorties, il n’omet jamais de faire des promesses qui, hélas, ne sont pas toujours tenues.

C’est le cas de celle qu’il a faite le 23 mars dernier, à savoir ouvrir exceptionnellement la période des soldes avant et pendant le mois sacré de Ramadan.

Il avait fait bien de préciser que ce sera la première fois que les soldes auront lieu en Algérie pendant le mois de jeûne. Le ministre et ses conseillers auraient dû avoir à l’esprit que ce n’est pas sans raison que les soldes n’ont jamais lieu pendant le Ramadan.

| Lire aussi : Soldes pendant le Ramadan : l’art de frapper à côté

Hausse des prix et tensions sur l’huile de table

L’annonce avait en tout cas été suivie de nombreuses critiques, très objectives faut-il le dire puisque le projet semble avoir été abandonné. En tout cas, la veille du début du mois sacré, ni point de soldes, ni même de date précise pour leur début.

Au contraire, les Algériens ont constaté une hausse vertigineuse des prix, la persistance des tensions sur l’huile de table et des rumeurs sur une pénurie de la semoule.

Kamel Rezig avait opté pour cette « solution » dans une conjoncture de tensions et de hausse des prix de nombreux produits alimentaires.

Organiser des soldes au Ramadan est donc un moyen de permettre aux faibles et moyennes bourses de s’approvisionner sans se ruiner pendant ce mois où habituellement la consommation des ménages augmente sensiblement.

Plusieurs voix s’étaient élevées pour signifier qu’il s’agit là d’un non-sens. De par le monde, les soldes touchent divers types de produits, de l’habillement à l’électroménager, mais jamais l’alimentation.

Dans ce domaine, tout ce qui se fait c’est des promotions pour lancer de nouveaux produits ou liquider ceux dont approche la date de péremption. Dans une conjoncture de baisse du pouvoir d’achat et de hausse des prix, c’est une certitude que le souci premier des citoyens n’est pas de s’offrir des gadgets pas indispensables.

Les seuls produits que les Algériens peuvent s’arracher s’ils sont soldés pendant cette période, c’est les effets vestimentaires, notamment pour enfants en prévision des fêtes de l’Aïd. Sauf que les fêtes sont habituellement la seule occasion qu’ont les commerçants pour équilibrer leurs comptes.

Aussi, l’Algérie sort d’une longue période de confinement qui a contraint les commerçants à une baisse d’activité contraignante pour leurs finances. Aucun, logiquement, n’est en situation de se permettre de vendre au rabais.

Du reste, les producteurs locaux ne font plus face à la concurrence de l’importation, suspendue pour de nombreux produits. L’idée n’était donc pas si géniale que ça et c’est sans doute pourquoi elle a été abandonnée.

Mais Kamel Rezig, qui en est à sa première expérience à ce niveau de responsabilité, aura appris une règle qu’aucun ministre ne doit ignorer : ne jamais s’engager publiquement sur le très court terme. Un mois, c’est en effet trop peu pour oublier une promesse.

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