Le président du RCD, Mohcine Belabbes a présenté, ce mercredi 27 mars, lors d’une conférence de presse, les propositions de son parti pour une « transition de rupture ».
Le RCD pose, comme préalable à la réussite de cette transition, la « démission du chef de l’Etat » qui, avant de partir, doit aussi renvoyer son gouvernement et procéder à « la dissolution des deux chambres du Parlement et du Conseil constitutionnel ».
Pour gérer la phase de transition qui « doit être la plus courte possible », le RCD propose l’élection d’une « Haute instance » composée de trois personnes élues par « de grandes corporations comme le corps de la magistrature, l’Enseignement supérieur, les syndicats autonomes ». L’âge des trois membres de la haute instance devra être « de moins de 60 ans à la date de l’élection ».
Les rôles de l’instance seront « d’incarner la fonction présidentielle » et « d’engager les pourparlers » pour « construire des compromis », ainsi que de « restituer à la mémoire collective tous les symboles et sigles du combat du peuple algérien contre le colonialisme et de démanteler toutes les structures budgétivores ».
Parmi ces symboles et sigles, M. Bellabas cite le FLN, l’UGTA, l’UNEA et les Scouts musulmans algériens. Cette « restitution des symboles » est nécessaire car, selon lui, « le changement de système ne se fera pas par le seul changement des visages ».
Un « gouvernement de salut national »
La Haute instance de transition nommera, selon le plan du RCD, un « gouvernement de salut national » composé de « compétences nationales à l’exclusion de toutes personnes ayant une attache partisane ».
A ce sujet, Mohcine Belabbas affiche son opposition à l’idée de donner un rôle important aux partis politiques lors de la phase de transition. Ce gouvernement aura notamment pour mission de « gérer les affaires courantes » et il sera « en charge de la sécurité et de l’intégrité du pays à travers la présence en son sein d’une personnalité civile comme le ministre de la Défense nationale de plein exercice ». L’armée « devra aussi aller vers une phase de transition », a insisté Mohcine Belabbas.
Une « instance nationale indépendante de l’organisation des élections » devra être créée selon la feuille de route du RCD. Elle sera « indépendante du gouvernement » et sera présidée par « une personnalité intègre nommée par la Haute instance de transition ». Elle aura pour mission « de produire un fichier électoral incontestable et de définir les modalités du déroulement du scrutin du début jusqu’à la proclamation des résultats qui sont de son seul ressort et d’élaborer une loi électorale qui sera soumise à référendum le même jour que la nouvelle constitution ».
Le RCD préconise la création d’un « comité de la nouvelle constitution » qui devra « procéder à de larges consultations » et élaborer le nouveau texte fondamental en moins de deux mois. La nouvelle constitution sera soumise à referendum populaire en même temps que la nouvelle loi électorale, « avant la fin du mois de juin 2019 ».
Des « mesures d’apaisement » sont prévues par le plan proposé par le RCD. Elles consistent principalement en la « libération de tous les prisonniers d’opinion », et l’abstention du gouvernement de « prendre toute mesure économique ou sociale qui peut avoir un effet négatif sur le pouvoir d’achat des larges couches sociales ».
La phase de transition « de rupture » proposée par le parti de Mohcine Belabbas ne devra pas durer plus de six mois. Elle prendra fin avec la mise en œuvre du calendrier électoral et « la mise en place de nouvelles institutions et l’élection de représentants du peuple dans un système ou l’alternance au pouvoir est du seul ressort de la volonté populaire », selon le document. L’élection d’un nouveau président est prévue par le plan avant la fin du mois d’octobre 2019.