Le RCD a dénoncé ce samedi « l’impasse politique » en Algérie, provoquée par « la façade civile imposée par les tenants du système », et réagi à la demande de la levée de l’immunité parlementaire de son président Mohcine Bellabas.
« Quand une équipe gouvernementale ne mesure pas la portée d’endosser l’interdiction d’une réunion d’un parti légal dont les militants siègent au parlement et dirigent de nombreuses assemblées élues, les interrogations sont légitimes », affirme le RCD dans un communiqué diffusé ce samedi au lendemain de la tenue de son conseil national, estimant que « le peuple algérien a un aperçu sur les dégâts occasionnés par une gestion nocturne arrosée »
« L’histoire nous révélera, bientôt, au miracle de quelle sauce des journalistes deviennent des khbardjia et d’authentiques patriotes sont transformés en parias de la ‘’nouvelle Algérie’’ », soutient le parti, estimant que la stratégie du pouvoir consistant à « reclientéliser des acteurs du passé et à recruter de nouveaux clients issus des mêmes matrices et marginalisés à la fin du règne de Bouteflika » est vouée à l’échec.
« La répression et l’instauration d’un état d’urgence contre toutes les libertés sont le signe que cette politique ne peut être menée sans l’instrumentalisation des services de sécurité et de la justice pour faire taire toute voix discordante en semant la peur et la terreur », dénonce le RCD, pour qui « l’interdiction du Conseil national du RCD et la demande de levée de l’immunité parlementaire de son président sont l’illustration parfaite de cette stratégie du pire ».
Jeudi, le bureau de l’Assemblée nationale populaire (APN) a indiqué avoir reçu une demande de levée de l’immunité parlementaire de deux députés, sans préciser les noms. Il s’agissait en fait du président du RCD Mohcine Bellabas et de l’ex-ministre des Ressources en eau Abdelkader Ouali.
Mohcine Belabbas, avait été entendu le 28 juin dernier, par la Gendarmerie nationale, dans le cadre d’une enquête « entamée il y a près de deux ans suite à un accident de travail survenu dans ma construction ».
Pour le RCD, ces récentes mesures répressives à son encontre représentent « l’illustration parfaite de cette stratégie du pire. Il s’agit dans cette opération de neutraliser le RCD pour ouvrir la voie à une hypothétique reconfiguration autoritaire de la scène nationale », tranche le parti.
« Le RCD, destinataire de nombreuses marques de solidarité, décide de laisser ouverte la présente session de sa direction et appelle à l’unité et à la mobilisation dans l’action pacifique pour ouvrir la voie à la reprise du Hirak dans la perspective de la construction du rapport de force en faveur de la transition démocratique », conclut le communiqué.
Le RCD a dénoncé mercredi la décision des autorités d’interdire la tenue de la réunion de son conseil national dans un hôtel sur la côte ouest d’Alger, en accusant le pouvoir de chercher à remettre en cause le multipartisme.
Jeudi soir, la wilaya d’Alger a répondu en affirmant que cette interdiction est liée à la pandémie de coronavirus, parce que la capacité de salle demandée par le RCD ne dépassait pas les 200, avec le conseil national du parti allait accueillir au moins 250 personnes, sans les journalistes.