search-form-close
Le rêve canadien brisé d’une famille algérienne

Le rêve canadien brisé d’une famille algérienne

Les deux principales destinations francophones de l’immigration algérienne ont sensiblement durci leurs conditions de séjour. Après la France, il est de plus en plus difficile pour les Algériens de s’installer au Canada, même avec des documents en règle.

Nadir Hatraf, opticien, et son épouse, Siham Tazi, architecte, ont découvert le Canada en 2017, lors d’un voyage qui les a poussés à vouloir s’y installer. « On pensait que ce serait bien de vivre le rêve canadien », se remémore l’épouse. Le couple ne savait pas encore que le rêve allait vite se transformer en cauchemar.

Il leur a fallu attendre l’année 2023 et passer par de longues démarches en Algérie pour s’installer enfin, avec leurs deux enfants, au Canada. C’est grâce à Nadir, l’époux, qui a pu décrocher un permis de travail fermé avec un employeur de Saint-Hyacinthe, explique le média Radio Canada.

Il a trouvé un poste mais il n’a pas une autorisation de travail

Hélas, ses compétences n’ont finalement pas été reconnues par l’Ordre des opticiens d’ordonnances du Québec et il ne pouvait donc pas continuer à travailler pour cette entreprise. Or, avec un permis de travail fermé, le salarié n’a pas le droit de changer de ville ni d’employeur.

Pour garder son contrat de travail, Nadir devait refaire certains modules en s’inscrivant dans une école à temps plein pendant trois ans. Mais sa famille n’ayant pas de revenu, cet opticien a finalement renoncé à l’idée de reprendre ses études.

Nadir a fini par trouver un nouveau poste au sein du laboratoire Optique Cristal de Chicoutimi qui a accepté de l’embaucher comme technicien. Mais malgré le feu vert de l’employeur, Nadir s’est heurté à un véritable mur administratif.

L’opticien n’arrive pas à décrocher une autorisation de travail et ne peut donc pas commencer à travailler pour son nouvel employeur. Dominic Pagé, le président du laboratoire Optique Cristal, estime que l’opticien algérien « est tombé dans la craque du système, vu que le gouvernement a renforcé les lois au niveau de l’immigration ».

La famille risque d’être renvoyée en Algérie

Après plus de 9 mois d’attente, le président de cette entreprise, qui a demandé un permis de travail pour son nouvel employé et qui a même engagé une firme pour le faire, dénonce des délais «  excessivement longs » mais aussi le flou administratif qui caractérise l’issue de cette procédure.

De son côté, Nadir ne peut rien faire qu’attendre. Ses deux enfants continuent d’aller à l’école tandis que lui et sa femme ne peuvent faire que du bénévolat.

Nadir ne réclame que de pouvoir travailler en attendant la réponse d’Immigration Canada concernant la demande de sa famille de rester sur le sol canadien. Car bien que « intégrée » dans la société québécoise, cette famille risque d’être envoyée en Algérie.

« Donnez-nous juste une autorisation pour travailler en attendant de traiter notre demande. Si on reçoit un refus, on va partir », promet Nadir. Son épouse et son fils pourraient devoir repartir en Algérie le 22 avril prochain. Pour lui et son fils, ça reste incertain, précise le média canadien.

Siham, l’épouse, songe déjà à vendre sa maison au Canada. « On ne peut pas laisser la maison. Si on doit partir, on doit tout vendre », a-t-elle lancé. Selon elle, rentrer en Algérie veut dire qu’il faudrait « repartir à zéro ». Elle souligne cependant « qu’elle n’a plus la force et l’énergie de le faire ».

  • Les derniers articles

close