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Le Royaume-Uni tenté par « l’immunité de groupe » pour lutter contre le coronavirus

Le Royaume-Uni tenté par « l’immunité de groupe » pour lutter contre le coronavirus

Alors que l’épidémie du coronavirus continue de se propager à travers le monde, une stratégie est souvent évoquée pour faire face à l’épidémie. Dénommée « l’immunité de groupe », cette stratégie est cependant controversée.

L’immunité de groupe est une stratégie de santé publique qui peut être appliquée en cas de propagation de maladie contagieuse telle qu’un virus, dont le principe consiste dans le fait qu’au-delà d’un certain pourcentage de personnes contaminées dans la population, la maladie contagieuse – en l’occurrence le nouveau coronavirus – ne parvient plus à circuler, explique CNews. Ce dernier précise que le seuil d’immunité de groupe varie en fonction de la contagiosité des pathologies.

La stratégie d’immunité de groupe consiste donc à prendre des mesures visant non pas à stopper la propagation d’une maladie contagieuse mais à la freiner. L’idée est que l’épidémie se propage mais à un rythme moindre de façon à « aplanir » la courbe épidémique, en somme de baisser son intensité et son impact mais aussi d’en augmenter la durée. Une fois le seuil d’immunité de groupe atteint, les personnes déjà contaminées et les défenses immunitaires qu’elles auront développées devraient en théorie permettre de faire barrière à la transmission globale du virus.

L’immunité de groupe a pour objectif d’éviter un pic épidémique tel que les hôpitaux se retrouvent engorgés, comme c’est le cas actuellement en Italie où les services de santé sont saturés. Son deuxième objectif est également d’éviter une seconde vague qui peut s’abattre sur la part de la population non immunisée lorsque le seuil d’immunité de groupe n’est pas atteint.

La stratégie d’immunité de groupe a été choisie récemment par le gouvernement du Royaume-Uni. « Le premier ministre britannique tente une approche « d’immunité de masse ». En clair, il pense qu’il est trop tard pour arrêter l’épidémie et table sur un scénario du pire où 80% de la population pourrait contracter la maladie. Dans ces circonstances, le travail des autorités n’est pas d’arrêter la propagation de la maladie mais de la ralentir – pour éviter de submerger les services de santé – et de protéger les personnes les plus vulnérables – pour réduire la mortalité », explique ce dimanche soir le journal suisse Le Temps.

« Nous voulons éviter que tout le monde finisse par l’avoir (le virus) en peu de temps, ce qui submergerait le NHS », a déclaré Patrick Vallance, conseiller scientifique du gouvernement britannique. « Vous ne pouvez pas l’arrêter, donc vous devriez vous retrouver avec un pic plus important, pendant lequel vous prévoyez que plus de gens seront immunisés. Cela devient en soi une protection dans le processus. Il est probable que cela devienne un virus annuel, une infection saisonnière annuelle », a fait savoir le responsable britannique, suggérant cependant que ce genre d’immunité ne pourrait fonctionner que si 60 % de la population était atteinte, au risque d’avoir potentiellement davantage de morts.

La stratégie du gouvernement britannique a cependant suscité la controverse. « On peut parler théorie, mais pour l’instant nous sommes dans une situation où il faut agir », a répliqué samedi la porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), citée par le Journal de Montréal. « Nous n’en savons pas assez sur ce virus, il n’a pas atteint la population depuis assez longtemps pour savoir quels sont ses effets sur le plan immunologique », a-t-elle ajouté.

La vague d’opposition a poussé le gouvernement britannique à revoir son approche. « Le gouvernement britannique revoit légèrement sa position. Critiqué pour sa réponse attentiste face à la pandémie de nouveau coronavirus, Londres a défendu dimanche 15 mars sa politique et envisage désormais des mesures de confinement des personnes âgées », rapporte ce dimanche soir l’AFP. « L’immunité collective n’est ni notre but ni notre politique, c’est un concept scientifique », a déclaré le ministre de la Santé, notre politique est de protéger des vies et de vaincre ce virus ».

Selon le dernier bilan officiel publié dimanche, le Royaume-Uni compte 1 372 cas diagnostiqués de Covid-19 (232 de plus que la veille), dont 35 morts (14 de plus).

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