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« Le statut actuel des chaînes de télévision privées est un handicap »

« Le statut actuel des chaînes de télévision privées est un handicap »

Dossier spécial 3 mai | Entretien. Djamel Maâfa, ancien directeur de Dzair News, et actuel patron du groupe Synergies (site internet, web tv), donne son avis sur la situation de l’audiovisuel en Algérie.

Après avoir été journaliste à l’ENTV durant de longues années, vous avez rejoint en 2014 Dzair News, en qualité de directeur. En 2017, vous avez créé le groupe Synergies. Quel regard portez-vous sur le champ audiovisuel algérien notamment depuis son ouverture en 2012 ?

En effet j’ai passé 20 ans à l’ENTV qui reste quand même une grande école. J’ai entamé ensuite une autre expérience intéressante en prenant la direction d’une chaîne d’information privée Dzair News et depuis quelques mois j’ai entamé un nouveau challenge avec Synergies médias. Quant à mon regard sur le champ audiovisuel depuis l’ouverture de 2012, je dirai qu’il est relativement positif au vu de toutes les contraintes et les mutations connues par les médias à travers le monde. Il y a eu de nouvelles chaînes privées qui ont pu créer beaucoup de postes de travail et aussi d’espaces d’expression sur tous les plans. Maintenant, il reste à professionnaliser davantage ce secteur et surtout aider à son organisation pour encourager la production de contenus de qualité.

De droit étranger, les chaînes télés privées n’ont pas de statut en Algérie. Cela ne gênerait-il pas leur développement ?

Le statut actuel est un handicap. Je suis certain que la finalisation du processus initié en 2012 stimulera davantage ce secteur.

Qu’est ce que ces chaînes privées ont vraiment apporté au champ médiatique, notamment sur le plan des programmes ?

Les nouvelles chaînes ont apporté un plus qu’il faudra consolider. À mon sens les pouvoirs publics doivent accompagner la production audiovisuelle pour encourager la création de contenus algériens.

D’unique acteur du champ audiovisuel algérien, l’ENTV est soumise aujourd’hui à une forte concurrence. Ce grand média public s’est-il vraiment adapté à la nouvelle donne ?

 L’ENTV est appelée effectivement à s’adapter à la concurrence. Il faut œuvrer à la construction d’un puissant service public qui doit être la véritable locomotive du développement de l’audiovisuel qui, à son tour, doit être une véritable industrie comme ça se passe ailleurs.

Après avoir créé le groupe Synergies il y a moins d’une année, vous avez lancé récemment une chaîne télé web, Tassilitv. Pourquoi un tel choix ?

Nous avons d’abord lancé un journal électronique algeriemondeinfos qui a eu un très bon écho auprès d’un large électorat et qui est réalisé avec une équipe de professionnels. Et depuis quelques jours nous avons lancé Tassilitv qui diffuse par internet pour le moment en espérant qu’on sera sur satellite pour enrichir le paysage audiovisuel algérien. Elle peut être un tremplin pour les jeunes créateurs passionnés par ce domaine. Quant aux raisons, elles sont simples : je me considère comme un enfant de ce secteur et j’essaie, donc, de construire quelque chose qui pourra apporter un plus. En outre, nous sommes condamnés à accompagner la révolution numérique qui est en train de remodeler notre quotidien. Notre pays doit avoir la place qui lui revient de droit dans le monde des médias et la révolution digitale. Nous avons des atouts et surtout des jeunes à encourager, c’est ce que j’essaie de faire modestement….

Pensez-vous qu’un tel projet est viable médiatiquement et économiquement ?  

Concernant la viabilité économique du projet, ce n’est pas facile mais nous espérons l’accompagnement de nos opérateurs économiques car ce que nous faisons est noble en produisant du contenu et on donnant l’opportunité à nos jeunes de prouver leurs talents et leurs compétences.

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