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Le suicide d’une candidate au BEM choque l’Algérie

Le suicide d’une candidate au BEM choque l’Algérie

Les réseaux sociaux en Algérie partagent largement une triste nouvelle qui a accompagné l’annonce des résultats du BEM 2023. À Khemis Miliana (Ain Defla), une candidate ayant échoué à l’examen a mis fin à ses jours. Ce genre de drame se répète chaque année en Algérie.

Romaissa, 15 ans, s’est suicidée dimanche 25 juin, en se jetant du cinquième étage d’un immeuble d’une cité populaire de Khemis Miliana, dans la wilaya de Ain Defla.

Selon plusieurs médias et des internautes, elle n’est pas morte sur le coup. Ayant subi de graves blessures, elle a rendu l’âme après son transfert à l’hôpital de la ville. Sa famille, ses camarades, ses enseignants et toute l’Algérie sont sous le choc.

Selon plusieurs témoignages, l’adolescente s’est jetée dans le vide de son domicile familial une heure seulement après avoir appris qu’elle n’a pas réussi l’examen du Brevet de l’enseignement moyen (BEM), qui sanctionne la fin du cycle moyen.

L’examen est important pour le passage au lycée, mais il n’est pas décisif. Les notes obtenues pendant l’année scolaire sont également prises en compte.

Suicide des élèves recalés en Algérie : une responsabilité partagée

Le taux de réussite cette année à l’examen du BEM est de 60,97 %. L’adolescente de Khemis Miliana n’en fait pas partie et elle a préféré mourir. A-t-elle mis fin à ses jours parce qu’elle a vécu cet échec comme un affront ? Parce qu’elle voyait son avenir s’assombrir ? Ou simplement pour fuir les réprimandes de sa famille ?

Il y a sans doute un peu de tout cela, pas seulement dans son cas, mais chez tous ceux qui, chaque année, choisissent de mettre fin à leurs jours pour avoir échoué à un examen scolaire, notamment le baccalauréat. La responsabilité de ce genre de drame est partagée.

La faute incombe à la famille qui met une pression terrible sur ses enfants et qui, de plus, n’a rien vu venir, aux enseignants qui ont failli dans la préparation psychologique, et au système d’évaluation qui privilégie le résultat d’un seul examen au détriment du travail de toute l’année scolaire, voire de tout le cursus.

Pour le BAC par exemple, 12 années de travail et d’assiduité peuvent ne servir à rien si, pour une raison ou une autre, l’élève n’est pas dans ses meilleures dispositions lors des épreuves qui durent cinq jours. Des voix s’élèvent régulièrement pour réformer le système éducatif algérien.

Mais la plus grosse part de responsabilité incombe à ces parents qui mettent une pression disproportionnée sur leurs enfants.

Sur les réseaux sociaux, on a vu des vidéos montrant des hommes sauter et crier de joie en public après avoir pris connaissance de la réussite de leur enfant. S’il est légitime de vouloir voir sa progéniture réussir, il est en revanche maladroit de transmettre la pression à des adolescents fragiles.

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