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Le très jeune XV d’Algérie rêve du Mondial-2023 en France

Trois ans seulement après son premier match officiel, le jeune XV d’Algérie a rejoint l’élite du rugby africain, la Gold Cup, nouveau palier vers son objectif avoué: une place à la Coupe du monde en 2023 en France.

“On a franchi une nouvelle étape”, s’est réjoui dimanche son sélectionneur franco-algérien Boumédienne Allam, au lendemain de la victoire de son équipe en finale de la Silver Cup (2e division africaine) en Zambie 31 à 0. “L’an dernier, on arrivait en Bronze Cup”, la 3e et plus basse division du rugby africain” a-t-il ajouté.

“Une ascension fulgurante”, se félicite Sofiane Benhassen, président de la jeune fédération algérienne de rugby (FAR), née en 2015 et dont il est l’un des fondateurs.

Depuis, dirigeants de la FAR et joueurs du XV d’Algérie ne cachent pas leurs grandes ambitions. “Notre but c’est la Coupe du Monde 2023” en France, martèle Sofiane Benhassen. Pour cela, “il faut passer par des étapes. Le premier palier c’était gagner la Bronze cup et aller en Silver Cup”, puis en Gold Cup.

Renaissance en 2007

La belle histoire a commencé en 2007, quand des rugbymen algériens et franco-algériens jouant en France ont décidé de faire renaître le rugby en Algérie, où ce sport, pratiqué durant la colonisation française, a progressivement et totalement disparu au lendemain de l’indépendance, en 1962.

Pari réussi : depuis dix ans en Algérie, se sont créés une quarantaine de clubs, une Fédération qui sera en janvier affiliée à World Rugby et un XV national qui se frottera donc dès l’an prochain aux meilleures équipes du continent: Namibie, Kenya, Ouganda, Zimbabwe…

La Gold Cup doit aider désormais le rugby algérien à conquérir son pays, où le football reste le roi incontesté.

A la différence des divisions inférieures, “des matches de Gold Cup seront joués en Algérie, des matches seront télévisés”, se réjouit Sofiane Benhassen: “les résultats de l’équipe nationale tirent tout le reste. On a besoin de cette visibilité” pour développer le rugby et attirer des sponsors.

Tous les joueurs à l’étranger

Les matches de Gold Cup se joueront également durant les fenêtres internationales: vital pour une équipe dont tous les joueurs évoluent à l’étranger, essentiellement dans des clubs français, de la Pro D2 à la Fédérale 2 (4e division).

“Ne pas avoir nos matches dans les fenêtres internationales nous a énormément handicapés” jusqu’ici, constate Boumédienne Allam, ancien joueur professionnel, notamment en 1re division française avec Narbonne et Auch.

En août, il avait déploré que Castres (Top 14) et Nevers (Pro D2) refusent de libérer des joueurs pour cette finale de la Silver Cup.

Dimanche, “Boum” Allam a en revanche rendu “hommage à Béziers, Brive et Massy”, clubs Pro D2 qui ont permis au XV algérien de bénéficier de l’expérience notamment de Jonathan Best, Saïd Hirèche ou Mathieu Lorée.

Si de moins en moins de clubs rechignent, à mesure que s’enchaînent les succès, l’Algérie a encore dû se passer de deux de ses cadres samedi.

Sans compter que des Franco-Algériens, comme Malik Hamadache (Pau) ou Swan Rebbadj (Toulon), sont dans le giron de l’encadrement du XV de France, dont plusieurs joueurs binationaux ou aux racines algériennes ont déjà porté le maillot : Rabah Slimani, Maxime Mermoz, Sofiane Guitoune…

L’Algérie est consciente du chemin restant à parcourir, pour rivaliser dans l’élite du rugby africain, et plus encore tenter de décrocher une éventuelle place pour le Mondial-2023 (le vainqueur de la Gold Cup s’est qualifié directement pour l’édition 2019, et le deuxième pour le tournoi de repêchage). “La Gold Cup, c’est un niveau, voire deux niveaux au-dessus”, explique ainsi Boumédienne Allam, “il nous reste désormais quatre ans pour apprendre”.

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