Le Venezuela a accusé dimanche la France de chercher à y promouvoir « un changement de gouvernement par la force », en soutenant l’initiative de six Etats qui demandent une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur de possibles crimes contre l’humanité dans ce pays.
« Le Venezuela exprime son plus ferme rejet de l’ingérence et de l’attitude interventionniste du gouvernement de la République française en offrant son appui à l’initiative tendancieuse d’un groupe de gouvernements (…) qui prétendent instrumentaliser les organisations internationales avec l’intention d’agresser le Venezuela et de provoquer un changement de gouvernement par la force », a écrit le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le gouvernement vénézuélien considère en outre qu' »attaquer le Venezuela à des fins populistes » ne vise qu’à améliorer « l’image discréditée » du président français Emmanuel Macron.
La France soutient l’initiative prise mercredi à l’ONU par le Canada et cinq pays latino-américains en vue de réclamer une enquête de la CPI sur de possibles crimes contre l’humanité commis selon eux par le gouvernement du Venezuela, a annoncé samedi la présidence française.
« La France estime que les efforts de la Cour Pénale Internationale sont de nature à établir les faits qui ont conduit à cette crise et à contribuer ainsi à y trouver une issue », a écrit l’Élysée dans un communiqué.¨
Paris a par ailleurs appelé « instamment les autorités vénézuéliennes à engager le dialogue avec l’opposition de manière à rétablir le fonctionnement démocratique des institutions, trouver une issue à la crise politique et contribuer au redressement de l’économie vénézuélienne ».
Il y a au Venezuela des informations sur « des détentions arbitraires, exécutions extra-judiciaires, tortures, agressions sexuelles, viols » et autres « atteintes flagrantes » aux droits, a notamment affirmé en milieu de semaine le ministre argentin des Affaires étrangères Jorge Faurie, qui a envoyé avec cinq de ses homologues une lettre à la CPI pour lui demander d’enquêter.
La grave crise économique qui affecte le Venezuela, marquée par une récession prévue de 18%, une hyperinflation et des pénuries de nourriture ou de médicaments, a provoqué l’exode massif de centaines de milliers de Vénézuéliens.