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L’école algérienne secouée par deux polémiques

L’école algérienne secouée par deux polémiques

L’école algérienne est au cœur de deux polémiques. La première a éclaté à Mascara le 22 novembre. Un enseignant de charia islamique a fait parler de lui après avoir demandé à des élèves non voilées de soigner leur accoutrement en mettant une « tenue décente » ; sous-entendu qu’elles mettent le hijab.

Les parents des filles concernées s’en sont plaints auprès du directeur de l’établissement qui a immédiatement signifié la rupture du contrat à l’enseignant qui exerçait en tant que vacataire.

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Selon le chef de l’établissement, l’enseignant a outrepassé ses missions pédagogiques. L’enseignant incriminé s’est quant à lui défendu dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, en déclarant que sa mission n’était pas seulement d’enseigner mais aussi d’ « éduquer ».

Suite à cet incident, la Toile s’est enflammée en Algérie, certains apportant leur soutien aux filles, à leurs parents ainsi qu’au directeur d’établissement, tandis que d’autres ont jugé la sanction (le licenciement) disproportionnée.

Dernier développement en date, une prétendue donation du patron de la laiterie Soummam, Lounis Hamitouche, qui aurait l’intention d’ériger une école coranique en soutien à l’enseignant de charia. Une allégation que le groupe privé a démentie, dans un communiqué publié ce mercredi 1er décembre.

La seconde polémique est née à la suite d’un sujet d’examen dans un CEM de Touggourt et traitant de l’assassinat du jeune Djamel Bensmail qui a été lynché à mort en août dernier à Larbaâ Nath Irathen (Tizi-Ouzou).

Le sujet soumis, mardi 30 novembre, aux élèves de 3e AM de l’école Miaâdi Mohamed-Fakhreddine dans la commune de Nezla wilaya de Touggourt, reprend une partie d’un article de presse relatant les circonstances de l’assassinat, le 11 août dernier  à Larbaâ Nath Irathen, du jeune Djamel.

Alors que la région était en proie à des incendies meurtriers, une foule en furie s’en était pris au jeune volontaire de Miliana (Ain Defla) qui a été injustement pris pour un pyromane, le lynchant avant de le brûler sur la place publique.

L’affaire avait ébranlé l’Algérie. Une délégation de notables de Larbaâ Nath Irathen s’était rendue au domicile de la famille du défunt pour présenter les condoléances de la population de la région. Le père de la victime avait lancé plusieurs appels au calme.

L’irruption de cette affaire dans un sujet d’examen, près de 5 mois après le déroulement des faits, a suscité une vague de commentaires et d’indignations. Il y a d’un côté ceux qui désapprouvent la démarche qui consiste à soumettre à des collégiens un sujet jugé « sensible », considérant que le public visé est « trop jeune », pendant que certains s’interrogent sur la « pertinence pédagogique ». D’autres, en revanche, estiment qu’il faut plutôt questionner l’affaire et en tirer les leçons.

Ces deux polémiques renseignent en premier d’un « manque de formation » chez les enseignants, épingle le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), dans une déclaration à TSA.

Abordant le cas de l’enseignant de Mascara, M. Amoura estime que les éducateurs sont soumis à un règlement intérieur de l’établissement et à la législation scolaire. « Il n’a pas à sortir de son rôle d’enseignant et n’a pas à dépasser ses prérogatives», a-t-il considéré.

Le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) s’est interrogé sur sa page Facebook : « Qui est cette personne qui a décidé de proposer ce sujet à l’examen ? »

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