Les Algériens sont appelés aux urnes samedi 12 juin pour élire les 407 députés de l’Assemblée populaire lors d’élections législatives anticipées.
Plus de vingt-quatre millions d’électeurs et électrices sont appelés à choisir le futur Parlement, le premier de l’ère post Bouteflika.
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Vingt-huit partis politiques sont en lice pour ce scrutin avec 646 listes (10.468 candidats), contre 837 listes (12.086 candidats) pour les indépendants.
Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi, a expliqué ce jeudi 10 juin les mesures prises par l’instance qu’il dirige pour sécuriser les élections législatives.
« Grâce au dispositif informatique mis en place et au croisement d’informations qu’il permet, nous avons pu détecter que parmi l’encadrement des bureaux de vote, il y a des candidats », a fait savoir M. Charfi dans un entretien accordé à la radio étatique francophone Chaîne III.
« On a trouvé 700 candidats qui n’ont pas déclaré qu’ils étaient candidats [sic], mais nous l’avons détecté et supprimé de la liste et remplacé », a indiqué le président de l’Anie, faisant état « d’autres cas où les encadreurs étaient dans des comités de candidats, pour ne pas dire appartenaient à des organisations candidates et ils ne l’ont pas déclaré ».
« Ils étaient dans l’encadrement des bureaux de vote pendant les présidentielles où cette problématique ne se posait pas », a précisé Mohamed Charfi, soulignant que « sur 600.000 candidats, nous avons détecté à peu près 1000 cas. Ce n’était pas évident », a-t-il estimé.
« Tout système par définition ne peut pas être idéal. S’il était idéal, il serait figé et on n’aurait plus besoin de l’améliorer. Or, la technologie est en perpétuelle évolution et l’équipe d’ingénieurs fait ce qu’il est possible de faire pour que la possibilité d’écart, quelle que soit sa nature, soit réduite au maximum », a affirmé le président de l’Anie.
« Le fait de détecter 700 cas sur 600.000, c’est quand même une garantie que le tamis est réellement serré et que peu d’écarts peuvent survenir », a soutenu Mohamed Charfi, rappelant néanmoins qu’il s’agit d’un « travail humain et même la machine est une fabrication, il n’y a pas de machine parfaite ».
« La lutte est implacable »
Evoquant la stratégie de l’Anie pour sécuriser les élections, M. Charfi a expliqué que « ce système a été conçu de façon originale à partir du système qui existe. On l’a adapté pour combattre deux choses : l’argent sale et la fraude »
« Nous avons veillé, pendant l’étude des candidatures, à ce que ces dispositions soient scrupuleusement respectées parce que la crédibilité vient d’abord par l’élimination des tâches noires qui caractérisaient l’ancien système électoral : la politique des quotas et l’argent sale », a expliqué le président de l’Anie.
« Pour la première fois, l’Anie s’est impliquée dans le contentieux judiciaire pour imposer le respect de la loi », a souligné Mohamed Charfi, affirmant que « la lutte est implacable ».
« La lutte est implacable, mais est-ce que les mentalités vont changer instantanément ? Je pense que la nature humaine est par définition très tentée par les voies non vertueuses. C’est ça l’être humain », a estimé le président de l’Anie.
« Nous continuerons par l’organisation du prochain scrutin à imposer et créer des traditions vertueuses pour que l’élection soit enfin un acte vertueux, un acte de construction d’un Etat vertueux », a-t-il précisé.
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