L’extrême-droite n’a jamais été aussi proche du pouvoir en France. Pour faire barrage au Rassemblement national (RN) aux législatives du 30 juin et du 7 juillet, de nombreux franco-algériens se mobilisent. Le sénateur français d’origine algérienne Akli Mellouli a choisi d’entrer dans la bataille aux côtés de la coalition de gauche, le Nouveau front populaire.
Akli Mellouli est l’un des très rares franco-algériens à réussir à se faire élire sénateur en France. Il a été élu en septembre dernier sénateur du département du Val-de-Marne (94).
Le sénateur franco-algérien a derrière lui plus de 40 ans de militantisme et d’engagement politique, syndical et associatif, notamment pour l’égalité et la justice sociale.
Le sénateur est né à Béjaïa, en Algérie, en pleine guerre de Libération nationale. Il a néanmoins grandi dans un quartier populaire de Bonneuil-Sur-Marne où il a été confronté à l’injustice sociale et aux inégalités territoriales. C’est là qu’est née sa conscience politique qui le mènera à militer au sein du Parti socialiste (PS) et dans les structures de la centrale syndicale CFDT.
Avant de devenir sénateur en septembre 2023, Akli Mellouli avait exercé des mandats locaux, devenant notamment maire-adjoint de Bonneuil-Sur-Marne en 2008.
Akli Mellouli est avant tout un homme de convictions. Il est convaincu que les diasporas africaines peuvent servir de « ponts vivants » entre la France et leurs pays d’origine. Pendant tout son parcours, il n’a cessé de défendre les valeurs de fraternité et d’égalité comme « fondements de la cohésion sociale ».
Le sénateur franco-algérien Akli Mellouli dans la bataille contre le RN
Ce sont cet engagement et ces convictions qui l’ont amené à se joindre à la bataille pour faire barrage au Rassemblement national, vainqueur des élections européennes du 9 juin et qui pourrait remporter les législatives prévues les 30 juin et 7 juillet prochains. Naturellement, cet ancien du parti socialiste a choisi de soutenir l’alliance de gauche, le Nouveau front populaire (NFP).
« Je suis très heureux de faire partie de l’aventure, parce que, il y a 40 ans, on ne savait pas qu’on en arriverait là », dit-il, en allusion à la marche historique pour l’égalité de 1983.
Akli Mellouli s’exprimait au cours d’un meeting de la NFP, lundi dans un quartier populaire de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, dans la région parisienne. Les maîtres mots qui l’ont accompagné tout au long de son parcours étaient au rendez-vous.
« L’égalité c’est la garantie de l’État. L’État doit nous garantir cette égalité. La fraternité c’est la bienveillance des uns à l’égard des autres », a-t-il défendu.
L’extrême-droite propose « la haine de l’autre, le rejet »
Akli Mellouli n’a pas oublié non plus les inégalités territoriales et les quartiers populaires.
« Par votre mobilisation, par votre choix clair, vous obligerez le Front populaire à briser ce plafond de verre qui empêche les jeunes des quartiers populaires d’exercer, de monter… Demain, nous briseront ce plafond ensemble », a-t-il lancé à l’assistance.
L’objet du meeting est aussi de sonner l’alarme sur le danger de l’accession au pouvoir de l’extrême-droite représentée par le RN qui, dit-il, propose « la haine de l’autre, le rejet ».
« Le 30 juin et le 7 juillet vous pourrez dire à vos enfants : j’ai été du bon côté de l’histoire. Soyez du bon côté de l’histoire, mobilisez-vous, on ne lâchera rien », a lancé le sénateur à l’égard des habitants du quartier populaire. Dans la foulée, Akli Mellouli n’a pas manqué de lâcher ses vérités sur la gauche. Cela tout en concédant que « ça fait 30 ans que la gauche aussi a une responsabilité parce qu’elle n’a jamais été au rendez-vous avec les quartiers populaires ».