La campagne électorale pour les élections législatives du 4 mai prochain a officiellement débuté dimanche. Tous les partis politiques ont déployé ces derniers jours leurs efforts afin de tenter de mobiliser la population et l’encourager à accomplir l’acte citoyen par excellence que représente le vote.
Mais la tâche qui se présente devant les partis politiques n’a jamais semblé aussi ardue. Alors que la démotivation face à l’acte de voter se généralise de plus en plus dans tous les pays du monde, même dans les plus grandes démocraties, l’Algérie ne fait pas exception. Que ce soit l’épuisement psychologique causé par quatre mandats éreintants ou les tourments du portefeuille provoqués par la crise économique, l’indolence semble être devenue partie intégrante de l’état d’esprit de l’Algérien.
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Dans un tel contexte de renoncement, il aurait été logique de penser que les partis politiques, au pouvoir comme dans l’opposition, seraient amenés à redoubler d’efforts pour motiver une population désœuvrée. Pourtant, dans les faits il n’en est rien. La campagne des partis s’effectue à petits pas, en toute timidité. Les meetings se font rares, et les campagnes de proximité sont sporadiques. Quelques affiches ont été collées, et des militants ont été placés dans quelques endroits stratégiques afin de distribuer des tracts sans enthousiasme. Les partis politiques auront beau protester face à cette description et affirmer faire des efforts, la réalité est implacable.
Même le changement de stratégie des partis politiques, avec la priorité accordée à Internet et aux réseaux sociaux, est trompeur. Il est en effet facile d’être tenté de penser que l’usage d’Internet représente une évolution salutaire avec le passage des partis politiques vers le 21e siècle, mais la réalité est autre.
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Les partis politiques n’utilisent pas les réseaux sociaux pour atteindre plus d’électeurs potentiels ou mettre en place une véritable stratégie électorale, mais parce qu’utiliser Internet pour partager des communiqués et des photos représente le niveau zéro de l’engagement politique, et ne nécessite virtuellement aucun effort tout en entretenant l’illusion de modernité.
L’illusion demeure le maître-mot pour cette campagne. Fournir le service minimum en faisant semblant qu’une campagne s’opère est le meilleur moyen trouvé par les acteurs politiques afin de maintenir l’illusion qu’une démocratie est en train de prospérer en Algérie. Qu’importe si les dés sont pipés ou et que les jeux sont déjà faits. L’illusion est là, et la réalité devra attendre son tour.