À trop vouloir imposer partout et par tous les moyens, y compris par le sport, le fait accompli de sa colonisation du Sahara occidental, le Maroc n’en finit pas de provoquer des situations conflictuelles et parfois ubuesques.
Depuis 24 heures, la presse marocaine fait un énorme bruit autour du « blocage » à l’aéroport d’Alger de la délégation du RS Berkane. À l’origine de cette situation, un acte de provocation de la délégation marocaine qui a transporté dans ses bagages des maillots floqués de la carte du Maroc incluant les territoires du Sahara occidental occupé.
L’équipe du RS Berkane s’est déplacée en Algérie pour y affronter, dimanche 21 avril, l’USM Alger dans le cadre de la demi-finale aller de la coupe de la CAF.
La délégation marocaine est arrivée vendredi à l’aéroport international d’Alger. Comme l’attestent les images diffusées sur les réseaux sociaux et les médias, elle a été chaleureusement accueillie par des responsables de l’USMA et tout s’est bien passé concernant les formalités administratives. Les autorités algériennes ont toutefois omis une objection sur la tenue de l’équipe marocaine qui arbore une carte du Maroc incluant le Sahara occidental.
À l’instigation de leurs dirigeants, les joueurs marocains ont refusé de quitter l’aéroport d’Alger. Les joueurs ont fini par rejoindre leur hôtel en soirée, mais après un énorme tapage à l’aéroport international Houari Boumédiène et sur les réseaux sociaux. C’est sans doute ce que recherchaient les autorités marocaines, au plus haut niveau, dans la continuité de leur stratégie de la tension permanente avec l’Algérie.
« Blocage » du RS Berkane à Alger : une provocation marocaine manifeste
La préméditation est manifeste, car les dirigeants du club marocain n’ignoraient pas que des maillots avec un tel slogan politique flagrant n’allaient pas passer.
Car ce slogan est contraire à la fois aux positions de l’Algérie qui soutient l’autodétermination du peuple sahraoui, au droit international qui ne reconnaît pas la marocanité du Sahara occidental, et surtout aux chartes et règlements de la FIFA et de la CAF qui interdisent formellement l’usage de slogans politiques dans les compétitions de football, plus expressément sur les maillots des joueurs.
L’article 27 des règlements de la fédération internationale ne souffre d’aucune ambiguïté à ce sujet. Il stipule qu’ « il est interdit aux joueurs et aux officiels d’afficher des messages ou des slogans de nature politique, religieuse ou personnelle dans quelque langue ou sous quelque forme que ce soit sur leur tenue, leur équipement ou leur corps ».
C’est cet article qui a été mis en avant lors de la dernière coupe du monde au Qatar pour refuser à certaines sélections européennes le droit d’arborer des messages en soutien à la communauté LGBT.
Les Marocains eux-mêmes avaient protesté avec véhémence lorsque le petit-fils de Nelson Mandela a prononcé quelques mots dans le stade qui porte le nom de son illustre grand-père (stade Nelson Mandela d’Alger) à l’occasion de l’ouverture du championnat d’Afrique des joueurs locaux (CHAN) en janvier 2023.
Les soupçons de provocation dans l’attitude de l’équipe du RS Berkane se renforcent quand on sait que le club est aussi celui d’un certain Fouzi Lekjaa, président de la fédération royale de football et chantre des actions anti-algériennes et de la défense de la « marocanité » du Sahara occidental par le football à partir du siège qu’il occupe au comité exécutif de la CAF. Lekjaa a, en effet, présidé le RSB pendant 10 ans (2009-2019).
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