Économie

Les 3 premières filières d’exportations hors hydrocarbures de l’Algérie

Insignifiantes jusqu’à il y a quelques années, les exportations hors hydrocarbures de l’Algérie montent désormais d’exercice en exercice, portées par certaines filières à fort potentiel.

Les autorités ambitionnent de les porter à un niveau encore plus élevé pour constituer, d’ici à 2030, une part importante des recettes en devises du pays aux côtés du pétrole et du gaz.

À l’occasion de la 55e édition de la Foire internationale d’Alger (FIA), inaugurée lundi par le président de la République Abdelmadjid Tebboune, le ministre du Commerce Tayeb Zitouni a fait le point sur l’évolution des exportations hors hydrocarbures, érigées en priorité absolue depuis quelques années.

Exportations hors hydrocarbures : l’Algérie vise 29 milliards de dollars en 2030

La courbe est nettement à la hausse, avec une croissance annuelle de 45 %. D’un maximum de 1,8 milliard de dollars avant 2020, l’Algérie a exporté, en dehors du gaz et du pétrole, pour 7 milliards de dollars de marchandises en 2023, a rappelé le ministre du Commerce, qui a en charge aussi la promotion des exportations, dans un exposé qu’il a présenté devant le chef de l’État.

En 2022, les exportations hors hydrocarbures avaient déjà atteint 5 milliards de dollars et l’objectif déclaré pour l’exercice en cours est d’atteindre 13 milliards.

Sur le moyen terme, l’Algérie voit encore plus grand. Tayeb Zitouni prévoit que les exportations hors hydrocarbures du pays atteindront 29 milliards de dollars en 2030, soit une croissance de 326,6 %.

Dans son exposé, le ministre a détaillé les trois filières qui ont le plus contribué à cette croissance. Il a cité l’exportation de produits industriels avec 6,2 milliards USD (+ 55 %), les produits agricoles et agro-alimentaires, avec 397 millions USD (+ 11 %), et les productions halieutiques avec 34,36 millions USD en 2023 (+ 66 %).

Comment l’Algérie a inversé la tendance

Certaines filières ont carrément inversé la tendance, transformant l’Algérie de pays importateur à celui exportateur de certains produits.

C’est le cas des pâtes, boissons, biscuits et sauces que l’Algérie importait pour 700 millions de dollars chaque année. Selon Tayeb Zitouni, le pays n’a pas seulement assuré son autosuffisance en ces produits, mais il en a exporté pour 49 millions de dollars en 2023.

Idem pour le ciment, le rond à béton et autres matériaux de construction. D’un total d’importations d’un milliard de dollars, l’Algérie désormais produit l’intégralité de ses besoins et en a exporté pour 1,3 milliards de dollars pendant le même exercice.

Toujours en 2023, les exportations algériennes de produits esthétiques se sont élevées à 3,8 millions de dollars, alors que l’Algérie en importait pour 296 millions de dollars, selon le ministre. L’Algérie est aussi devenue exportatrice de détergents qu’elle importait par le passé pour 116 millions de dollars par an.

Pour le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, tout cela est le fruit d’une politique et d’une stratégie claire. Ce sont, selon lui, les mesures de rationalisation des importations et d’encouragement des exportations qui ont permis “l’émergence de nouvelles industries permettant à plusieurs importateurs de se convertir en producteurs et exportateurs“.

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