Consommation

Les achats en ligne de l’étranger explosent à partir d’Algérie

Les achats sur internet de produits finis de l’étranger ont littéralement explosé ces derniers jours en Algérie. Le constat a été établi par les Douanes algériennes, qui ont décidé de renforcer les contrôles sur ce nouveau mode d’importation digital.

“Nous avons constaté récemment un mouvement inhabituel de colis contenant des produits achetés sur des sites internationaux de vente en ligne, notamment des téléphones portables, ce qui nous a poussé à prendre des mesures de renforcement du contrôle”, a révélé ce mercredi le directeur de l’information et de la communication à la DGD, Djamel Brika, à l’agence officielle.

Les Douanes ont recensé l’arrivée de 1.609 colis dont 703 colis le 4 mai, 240 colis le 7 mai et 573 colis le 9 mai contre 15 à 20 colis par jour habituellement, selon M. Brika.

“Ces quantités sont actuellement en stade de vérification et de dédouanement et ne seront libérées que les marchandises achetées pour l’usage personnel et non pas à des fins commerciales”, a-t-il affirmé.

La loi autorise l’importation par un particulier de produits à usage personnel d’un montant de 100.000 dinars avec une tolérance de 50.000 dinars. L’importation de quantités importantes pour la revente n’est pas autorisée.

La vérification de la valeur de la marchandise n’est pas le seul contrôle effectué par les Douanes pour laisser passer la marchandise. Une vérification de l’historique des opérations précédentes et au fichier des fraudeurs est effectuée par les services de la douane pour détecter les personnes qui utilisent l’achat en ligne à des fins commerciales.

“Après la vérification de nos bases de données, nous libérerons les colis destinés à l’usage personnel et qui vont profiter de la franchise, sinon les personnes concernées seront invitées à réexporter leurs marchandises”, a souligné M. Brika.

Outre le fait que ces personnes n’ont pas la qualité de commerçant pour exercer ce type d’opérations, la loi interdit de dédouaner certains produits, a-t-il expliqué.

Les téléphones mobiles, les produits alimentaires pour la consommation humaine ou animale, les fruits frais, secs ou en conserve, les meubles et leurs parties, les pneumatiques, les effets vestimentaires et accessoires de vêtements, la bijouterie de fantaisie, peignes, barrettes et articles similaires sont exclus de la taxation forfaitaire (arrêté du 19 aout 2016).

“C’est vrai que l’achat en ligne n’est pas un crime, comme répètent certaines personnes, mais pas pour revendre la marchandise arrivée. L’activité commerciale est réglementée et régie par une loi”, a rappelé M. Brika, en assurant l’objectif des mesures de contrôle n’est pas de “pénaliser le citoyen qui veut acheter un portable ou un autre produit pour son utilisation personnelle, mais de faire face à un phénomène de fraude qui se propage”.

Pour lui, c’est “un nouveau courant de fraude qui est en train de s’organiser” avec pour but de profiter de la franchise, puisque l’importateur du colis ne paie que les frais de transport et du magasinage. Le bénéficiaire profit des facilitations liées à la crise sanitaire provoquée par la pandémie de coronavirus Covid-19.

La technique des nouveaux importateurs “digitaux” est d’acheter en ligne à l’étranger de grandes quantités et des les fractionner en plusieurs colis pour les revendre ensuite. “Nous imaginons mal une personne qui achète 20 téléphones portables, pour un usage personnel, en une année et encore moins en un mois”, remarque M. Brika.

Les plus lus