L’Algérie figure comme la troisième nationalité d’origine des étrangers expulsés de Genève, derrière l’Albanie et la Roumanie, indique le journal suisse Le Matin.
Selon une enquête inédite menée par la Conférence latine des chefs des départements de justice et police, le canton de Genève est celui qui prononce le plus de renvois, représentant à lui seul plus de la moitié des expulsions en Suisse romande, rapporte le quotidien, qui indique toutefois que renvoyer des Algériens dans leur pays est presque impossible, sans entrer dans les détails.
À Genève, sur 238 procédures d’expulsions, 139 ont été réalisées en 2017. Ce nombre élevé d’expulsions serait dû à l’efficacité du dispositif instauré par le procureur général Olivier Jornot : « J’ai mis en place un dispositif clair et efficace pour renforcer ma politique criminelle par rapport aux délinquants de passage. Que ce soit le cambrioleur géorgien, le voleur roumain ou le trafiquant d’Afrique de l’Ouest, nous demandons systématiquement l’expulsion de ces personnes qui n’ont pas de titre de séjour. En revanche, pour des étrangers légalement établis en Suisse, nous appliquons souvent la fameuse clause de rigueur. Voilà pourquoi les personnes qui possèdent un permis B ou C (permis de séjour et d’établissement pour les personnes ressortissantes de l’Union européenne et de l’association européenne de libre-échange) sont plus rarement expulsées », déclare-t-il au journal.
Le Matin rappelle par ailleurs qu’une loi sur les expulsions adoptée en 2016 permet l’expulsion de Suisse tout étranger coupable « d’un crime ou d’un délit grave », mais que le juge peut faire valoir cette clause de rigueur afin d’annuler une expulsion.