Politique

« Les Algériens sont conviés à une lutte de clans par candidats interposés »

Samir Bouakouir, ancien porte-parole du FFS, estime que la prochaine élection présidentielle, prévue le 18 avril, se décline d’ores et déjà comme une « lutte de clans par candidats interposés ».

«À défaut de réunir les conditions politiques préalables à une vraie consultation démocratique, c’est à une guerre des clans, par candidats interposés, que seront conviés les Algériennes et les Algériens », soutient Samir Bouakouir dans une déclaration parvenue à TSA.

« Le caractère non démocratique de cette élection autorise en effet toutes les manœuvres dilatoires et favorise toutes les tentations aventurières. Les risques de fractures irrémédiables sont patents. Depuis des mois, les luttes internes ont pris des proportions alarmantes et n’épargnent aujourd’hui aucune institution, y compris l’Armée », explique-t-il.

L’ancien porte-parole du FFS, observateur avisé de la scène politique, ne dissimule pas ses appréhensions quant à des risques de dérapages. «En l’absence d’arbitrage politique, il est à craindre que l’affrontement dégénère en un conflit ouvert impliquant la société avec toutes les conséquences dramatiques que l’on n’ose imaginer », redoute-t-il.

« L’instrumentalisation et la manipulation des facteurs régionaux,  linguistiques, ethniques ou religieux laissent augurer du pire pour le pays », détaille-t-il encore.

Dans ce contexte, Samir Bouakouir n’exclut pas l’éventualité d’un « putsch » électoral au profit de certaines candidatures issues du système afin de consacrer une alternance clanique. «La remobilisation de cercles militaro-démocrates à l’origine du coup d’état de janvier 92 autour de la candidature d’un ancien général à la retraite ou d’un ancien premier ministre de Bouteflika, ou des deux, porte les germes et renferme les « codes » d’un possible  putsch électoral ». Selon lui, «au-delà d’un cinquième mandat, ou d’une non-candidature de Bouteflika, la succession ne dérogera pas à la règle non-écrite de l’alternance clanique. Qu’elle intervienne avant ou après le 18 avril ».

Face à « l’impasse politique intégrale » qui risque de conduire le pays au cœur d’une « tempête dévastatrice », Samir Bouakouir estime que des révisions « déchirantes » s’imposent. Il préconise ainsi, face aux périls qui guettent le pays, la mise en œuvre d’un processus politique consensuel et constituant.

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