En normalisant ses relations avec Israël en échange de la reconnaissance par l’ex-président américain Donald Trump de sa souveraineté sur le Sahara occidental occupé, le Maroc pensait qu’il allait faire avancer ses pions dans la région grâce au soutien américain.
Mais le royaume doit revoir ses calculs. À Washington, le fantasque Trump n’est plus à la Maison Blanche. Du coup, l’ambition du Maroc d’ouvrir une représentation diplomatique américaine dans le Sahara occidental occupé et d’importer des drones armés américains a rencontré de sérieux obstacles à Washington, rapporte ce dimanche le média marocain Le Desk.
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Ainsi, l’ouverture d’un consulat des États-Unis dans le Sahara occupé serait bloquée depuis plusieurs mois au niveau de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine, contrôlée depuis 2018 par le parti Démocrate. Idem pour l’autorisation de vente de drones armés SeaGuardian MQ-9B à la marine marocaine.
« Ce qui est sûr, c’est que ces initiatives sont bloquées depuis cinq mois sans que le département d’État ait pris des mesures pour essayer de négocier avec les membres du Congrès », indique le Desk qui cite le journal espagnol La Vanguardia.
Ni consulat à Dakhla, ni drones militaires
Les Démocrates se « sentent à l’aise dans cette situation mais quelques-uns réclament une distanciation plus claire avec ces pactes », selon la même source. Le congrès américain souhaite changer le cap établi par la précédente administration de Donald Trump,
Stratégiques pour le Maroc, ces deux accords avaient été pris par la précédente administration américaine du président Donald Trump, qui a quitté ses fonctions en janvier 2021 après avoir été battu lors des précédentes élections par le nouveau président des États-Unis, Joe Biden. Ce dernier s’était pourtant montré favorable au maintien de la livraison des drones à l’armée marocaine.
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« Il existe une préoccupation au sujet de l’impact des politiques de Donald Trump, nous sommes activement impliqués auprès du président Joe Biden en vue des prochaines marches à suivre », indiquent des sources du Congrès citées par le quotidien catalan.
Développé par General Atomics, le drone SeaGuardian revêt un intérêt stratégique pour le Maroc. Son système d’armement et ses munitions à guidage de précision Hellfire permettraient à l’armée marocaine de se hisser au rang de puissance militaire régionale et « modifierait les rapports de force avec ses voisins, particulièrement Alger et Madrid », estime Le Desk. Le montant du contrat est évalué à un milliard de dollars.
Même le projet d’installation d’un consulat américain à Dakhla, dans le Sahara occupé, butterait sur la réticence de la majorité démocrate au Congrès. Cette dernière « doute de la nécessité de ce consulat dans un endroit à l’activité aussi limitée et soupçonne que son seul rôle serait de confirmer la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental », rapporte La Vanguardia.