Économie

Les arguments des autorités algériennes face aux experts du FMI

Le rapport du Fonds Monétaire International (FMI) sur la situation économique de l’Algérie rendu public, mercredi 13 juin, inclut les réponses des autorités algériennes au point de vue du FMI concernant la situation économique du pays.

Les « vues des autorités » algériennes exprimées dans le rapport du FMI sont le résultat de discussions ayant eu lieu entre le 27 février et le 12 mars entre les administrateurs de l’institution internationale et plusieurs hauts responsables du pays, à savoir le gouverneur de la Banque d’Algérie Mohamed Loukal, le premier ministre Ahmed Ouyahia, le ministre des Finances Abderrahmane Raouya, le ministre de l’Industrie Youcef Yousfi, le ministre du Commerce Mohamed Benmeradi, ainsi que les ministres de la Formation et de l’Enseignement professionnel, des Transports ou encore du Travail.

« Les autorités reconnaissent que leur politique comporte des risques, mais sont confiantes que l’utilisation du financement monétaire peut être limité et les risques associés gérés », indique le FMI. « Ayant à l’esprit le difficile ajustement ayant suivi la crise de la dette externe du début des années 1990, les autorités croient que leur stratégie de financement est moins risquée que l’endettement extérieur. Elles considèrent que la Banque centrale sera capable de stériliser assez de liquidité injectée à travers le financement monétaire, et ainsi la croissance du crédit et l’inflation sont peu susceptibles de s’accélérer », affirme l’institution internationale dans son rapport.

Les autorités algériennes « sont engagées dans leur plan d’assainissement débutant en 2019 et espèrent donc que les déséquilibres externes et fiscaux seront rétablis dans les délais, ce qui limitera également l’utilisation du financement monétaire. Les autorités voient le décret imposant à la Banque centrale d’évaluer les progrès réalisés avec les plans du gouvernement comme un outil pour renforcer leur engagement », écrit le FMI.

« Les autorités apprécient les bénéfices d’un ajustement budgétaire graduel, mais demeurent réticentes à lui faire place en empruntant de l’extérieur ou en autorisant une plus grande dépréciation du taux de change », explique le FMI. Les autorités « se sont montrées ouvertes à l’idée de recourir à l’emprunt extérieur pour financer des projets d’investissement soigneusement choisis avec un fort impact attendu sur la croissance », indique l’institution de Bretton Woods, affirmant en outre que les autorités « ne prévoient pas d’assouplir pour l’heure la règle 51-49 puisqu’elles estiment qu’elle ne décourage pas de manière significative l’investissement étranger ».

« Les autorités sont d’accord avec le FMI sur le fait que l’assainissement budgétaire doit s’appuyer sur la réduction des exonérations fiscales, le renforcement de la collecte d’impôts et l’augmentation de l’efficacité dans les dépenses. Elles considèrent que le récent décret sur le financement monétaire fournit une forte protection pour limiter les risques associés », estime le FMI.

« Les autorités sont d’accord sur la nécessité de faire avancer les réformes structurelles, qui constituent un élément crucial de leur stratégie d’ajustement […] Cependant, elles demeurent convaincues de l’utilité du durcissement temporaire des barrières à l’importation afin de préserver les réserves de change et favoriser la substitution des importations », explique l’institution internationale, qui ajoute que les autorités « apprécient l’assistance technique du FMI qu’ils reçoivent dans un certain nombre de domaines pour renforcer leur cadre réglementaire ».

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