Les forces irakiennes, soutenues par la coalition internationale, ont lancé tôt ce dimanche 20 août l’assaut sur la ville septentrionale de Tal Afar, l’un des derniers bastions du groupe État islamique (EI, Daech) dans le pays. Tal Afar est située à 70 km à l’ouest de Mossoul, la deuxième ville d’Irak d’où les forces gouvernementales ont chassé Daech début juillet après une offensive de plusieurs mois.
“Je dis aux (hommes de) Daech qu’ils n’ont pas d’autre choix que de se rendre ou d’être tués“, a déclaré le premier ministre Haider al-Abadi. “Nous avons gagné toutes nos batailles, et les (hommes de) Daech ont toujours perdu“, a-t-il martelé.
Quelques heures à peine après le déclenchement de l’offensive, la police fédérale a déclaré avoir repris al-Abra al-Sghira, un village à l’ouest de Tal Afar.
Tal Afar, qui comptait avant l’entrée de l’EI quelque 200.000 habitants, n’a ni la superficie ni la démographie de Mossoul. Pourtant, elle est stratégique dans l’offensive contre l’EI, tant en Irak qu’en Syrie. Elle était notamment un point de passage et d’acheminement en armes et en hommes entre les deux pays.
Dans la bataille pour Tal Afar, les différentes unités de l’armée, de la police, fédérale et locale, et des unités du contre-terrorisme, agiront en coordination avec le Hachd al-Chaabi, les “unités de mobilisation populaire“, une organisation paramilitaire controversée, composée de milices chiites soupçonnées de graves exactions contre les civils sunnites.
En Syrie, l’EI est également sous le feu d’une alliance de combattants arabes et kurdes soutenue par les États-Unis à Raqa et recule face aux troupes du régime de Bachar al-Assad dans le désert central. Sur les deux territoires, l’EI a perdu de larges pans de son “califat” et, notent les experts, des milliers de combattants que les contingents de jihadistes étrangers, aujourd’hui moins nombreux, peinent à compenser.
Au Liban, les soldats libanais poursuivaient dimanche leur assaut sur les positions de Daech à la frontière est du pays avec la Syrie, après avoir repris aux jihadistes un tiers du territoire qu’ils contrôlaient dans la zone.