La Télévision algérienne a diffusé ce mercredi 6 avril, les aveux d’un des sept terroristes capturés le 16 mars dernier dans les monts d’Oued Douar à Skikda. Il s’agit de Madani Leslous, alias Abou Hayane Assim.
Selon ses aveux, il occupait la « fonction » « mufti » et membre du « groupe des sages » au sein de l’Etat islamique au Maghreb que dirige le dénommé Youssef Al Annabi.
Titulaire d’une licence en droit de l’université de droit de Ben Aknoun à Alger, il rejoignit les groupes terroristes le 26 mars 1994, sous la direction du dénommé Abdelkader Souane, avec pour mission de statuer sur les différends et conflits entre les membres de la katiba.
Parmi ses missions figurait aussi d’appeler la population au djihad.
Avant de rejoindre les groupes terroristes, il était imam dans une mosquée au quartier La Glacière et ensuite à Birkhadem, à Alger, rappelle-t-il.
Le terroriste affirme qu’il n’a pas fait partie des premiers à avoir appelé à porter les armes, au début de la décennie 1990.
« Lorsque j’ai rejoint (les groupes terroristes) je me suis rendu compte que j’ignorais beaucoup de choses (…) », dit-il dans ses révélations, ajoutant qu’il avait pour mission d’élaborer des fatwas et conduire les prières, etc.
« À la fin 1995-début 1996, je me suis rendu compte que les actions armées pouvaient avoir des conséquences désastreuses. Je connaissais personnellement Djamel Zitouni (ex-chef du GIA) à Birkhadem et lui me connaissait. Lorsque j’ai rejoint le maquis à Djebel Ellouh (Ain Defla), il m’avait à plusieurs reprises envoyé des lettres que je n’avais pas reçues (…). J’avais conscience que les actions armées menaient vers la ruine. J’ai passé 28 ans dans la violence armée (…) aujourd’hui j’annonce ma repentance (…) en ma qualité d’ancien émir d’août 2004 à 2008 pour la région ouest sous la bannière du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) ».
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Le terroriste avoue avoir causé du tort à la population algérienne. Il lance un appel à l’actuel émir du groupe, le dénommé Boumediene Debagh alias Abou khalil Idriss, à déposer les armes.
« Je demande le pardon du peuple algérien », dit-il.
Lors de la découverte de la cachette où se terrait le groupe de 7 terroristes par un détachement de l’ANP et leur arrestation, le terroriste Madani Leslous raconte que les militaires leur ont donné à manger et à boire.
Amoindri, cet ex-chef terroriste témoigne que les militaires l’ont porté sur leurs épaules, soulignant le bon traitement que lui et ses compères ont reçu de leur part.
« Nous sommes restés dans la grotte 28 jours, dans le froid, la faim et la soif. Nous n’avons pas cru nos yeux en voyant la manière très propre dont nous avons été traités. On nous a demandé de nous doucher et de mettre de nouveaux habits. Nous avons même reçu la visite d’un médecin. Aujourd’hui, je me sens beaucoup mieux par rapport à mon état dans la grotte », raconte-t-il.