Les avocats algériens ne décolèrent pas. Après les avocats du barreau d’Alger qui ont entamé une grève d’une semaine hier dimanche, c’est au tour de l’Union nationale des ordres des avocats (UNOA) d’annoncer, ce lundi 28 septembre, le boycott des activités judiciaires pendant deux jours, le 30 septembre et le 1er octobre.
Dans un communiqué, dont TSA a obtenu une copie, l’UNOA explique que cette action est destinée à « dénoncer les attaques à l’encontre de la défense » et aussi « en signe de solidarité avec le barreau d’Alger ».
Cette action s’ajoute au boycott par les robes noires entamé depuis hier dimanche de l’ensemble des activités judiciaires à la Cour d’Alger et dans tous les tribunaux qui lui sont affiliés.
L’UNOA dénonce le traitement qu’a subi le bâtonnier d’Alger, Me Abdelmadjid Sellini, qui a été victime d’un malaise après une altercation verbale avec le président du tribunal, à l’occasion du procès en appel du patron de Sovac, Mourad Oulmi, jeudi à la Cour d’Alger.
En solidarité avec leur confrère, les avocats du barreau d’Alger soutenus par d’autres confrères des autres barreaux du pays, ont organisé un sit-in de protestation dimanche 27 septembre devant la Cour d’Alger.
L’UNOA qualifie l’incident de « grave dérive », ajoutant que ce qui est arrivé à Me Sellini « aurait pu être évité si le magistrat avait levé la séance en appliquant l’article 25 de la loi réglementant la profession d’avocat ».
L’Union interpelle le ministre de la Justice Belkacem Zeghmati pour appliquer ledit article à cette affaire et de transférer le dossier à la commission de recours.
Jeudi, lors du deuxième jour du procès en appel de Mourad Oulmi à la Cour d’Alger, le bâtonnier d’Alger a sollicité le report du procès à samedi (26 septembre, Ndlr) en raison de la fatigue et pour garantir un procès équitable.
Une demande que le juge a refusée tout en décidant de poursuivre les plaidoiries. Mécontent, Me Sellini avait vivement protesté contre la décision du juge, avant de faire un malaise.
L’UNOA rappelle que le droit à la défense « est un droit sacré » qui ne doit être remis en cause « quelles que soient les circonstances » et quels que soient les actes commis par le prévenu, “conformément aux conventions internationales ratifiées par l’Algérie“.
L’Union des avocats évoque également la récente ordonnance émanant du ministère de la Justice et relative à la généralisation des procès par visioconférence alors « qu’elle ne doit être qu’une exception », déplorant que la tenue des procès via ce dispositif qui « porte atteintes aux règles d’un procès équitable ».
« Cette ordonnance a été élaborée sans concertation avec l’Union des avocats », a déploré Me Khaled Bourayou dans un entretien à TSA, publié ce lundi 28 septembre. Enfin, l’UNOA désapprouve les derniers amendements introduits par ordonnances dans le Code procédures pénales « sans concertation avec l’Union des avocats ».