Les avocats du journaliste Adlène Mellah -ils étaient une cinquantaine à se constituer- ont plaidé la libération de ce dernier, ce matin devant les magistrats de la chambre d’accusation qui statuait sur leur appel introduit au lendemain de la mise sous mandat de dépôt, dans la nuit du 25 au 26 octobre, du directeur du site Dzair Press.
Selon M. Abdelghani Badi, avocat du prévenu, lui et les autres avocats de la défense ont basé leur argumentaire sur « la Constitution qui, dans le cadre de son travail, protège le journaliste de toute détention préventive, de loi sur l’information qui a prévu dans le pire des cas le payement d’une amende et le code pénal qui renvoie toute affaire, relevant du délit de presse, au code de l’information ». « Les faits reprochés à Adlène Mellah relèvent du délit de presse et non pas de droit commun. Ils ne sont pas dangereux », affirme-t-il.
Pour sa part, M. Benissad a assuré que la défense a fait valoir le principe de liberté, en soutenant que «la détention préventive est une mesure d’exception ». Elle s’est aussi appuyée sur l’article 50 de la constitution qui a clairement stipulé que le délit de presse n’est pas privatif de liberté. «On ne peut pas mettre un journaliste en prison pour ses écrits. Et il n’y a rien dans le dossier d’Adlène Mellah, il est vide », dit-il.
Aussi, les avocats de la défense ont demandé la libération du journaliste ou du moins sa mise sous contrôle judiciaire. « Nous sommes optimistes pour peu que la loi soit appliquée correctement. C’est dans l’intérêt du pays », soutient M. Badi qui n’a pas manqué, au passage, de déplorer le « flou » juridique qui caractérise encore le délit de presse et qui incombe « aux autorités et non pas au journaliste » de résoudre. « La bataille des journalistes et des citoyens est, aujourd’hui, d’éclaircir davantage la scène médiatique et d’en finir avec le désordre crée par le pouvoir ».
M. Benissad abonde dans le même sens et s’est dit lui aussi optimiste quant à l’issue de cette affaire, notamment avec la volonté d’apaisement affichée ces dernier temps par les autorités. En tout cas, avec le verdict de la chambre d’accusation, attendu pour cet après-midi, on sera mieux édifié.