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Les conclusions inquiétantes d’une étude sur l’impact de la sécheresse sur le Maghreb

Les conclusions inquiétantes d’une étude sur l’impact de la sécheresse sur le Maghreb

Le mois de février se termine avec des pluies et de la neige sur le nord de l’Algérie, mais sur l’ensemble de ces dernières années, le pays est fortement impacté par la sécheresse et les épisodes de fortes chaleurs, au même titre que tout le Maghreb et de vastes régions du pourtour méditerranéen, avec des répercussions directes sur l’agriculture, l’approvisionnement en eau potable et l’ampleur des feux de forêt.

C’est la conclusion d’une étude du Centre conjoint de recherches (JRC) de l’Union européenne publiée en janvier 2024 qui annonce d’ores et déjà un printemps « plus chaud que la moyenne » dans ces régions.

Toute la région d’Afrique du Nord a été touchée ces six dernières années par des « sécheresses graves et prolongées » qui n’épargnent plus depuis deux ans la rive nord de la Méditerranée, note l’étude.

Celle-ci fait état de températures prolongées et supérieures à la moyenne ainsi qu’une succession de vagues de chaleur qui ont exacerbé les effets de la sécheresse. Le manque prolongé de précipitations a eu un impact direct sur l’humidité du sol et la croissance de la végétation. Cet impact est déjà visible en Afrique du Nord, dans les régions côtières de l’Espagne et dans la plupart des îles méditerranéennes, indique-t-on.

Alors qu’il est de « modéré à élevé » dans certaines régions côtières d’Espagne, le risque d’incendies varie de « très élevé à extrême » en Afrique du Nord du fait de la sécheresse et des fortes chaleurs.

C’est aussi en Afrique du Nord que les impacts sont les plus visibles sur les ressources en eau.

Le phénomène de la sécheresse est « beaucoup plus marqué et prolongé » au Maroc, en Algérie et en Tunisie, « où la situation semble grave », lit-on dans l’étude du centre conjoint européen.

Le manque persistant de précipitations au cours des derniers mois et les températures plus chaudes que la moyenne ont conduit à de « graves anomalies » dans l’humidité du sol et induit de mauvaises conditions de la végétation.

Chaleurs et faibles précipitations : l’Algérie très affectée par la sécheresse

L’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée, selon les données du centre « Copernicus Climate », avec des épisodes de très fortes chaleurs ayant touché tout le pourtour méditerranéen.

Même en novembre et décembre 2023, période d’habitude plus humide, l’Afrique du Nord et de larges parties de la Méditerranée ont connu « une nouvelle aggravation des conditions sèches ».

En octobre 2023, les régions concernées par les mauvaises conditions de végétation ont atteint leur « étendue maximale », incluant la majeure partie de l’Afrique du Nord.

Pendant le second semestre l’année, un rayonnement solaire supérieur à la moyenne en surface et des précipitations inférieures à la moyenne ont aggravé les conditions de sécheresse dans la majeure partie de la péninsule ibérique, dans certaines parties de l’Italie et surtout dans presque toute la région du Maghreb, souligne l’étude.

Dans ces régions, le manque prolongé de précipitations et des températures plus chaudes que la moyenne affectent potentiellement le débit des rivières, avec des impacts directs sur l’agriculture, les écosystèmes et la production d’énergie.

L’étude signale, au Maroc et en Algérie, « une réduction de l’accumulation de la biomasse des cultures », tandis qu’en Tunisie, une reprise des cultures a été partiellement observée grâce aux précipitations de la mi-décembre et début janvier.

Néanmoins, c’est l’agriculture marocaine qui souffre le plus de ces conditions. Après six années consécutives de sécheresse, le remplissage moyen des barrages du royaume est tombé à environ 23 % et les autorités ont interdit l’utilisation de l’eau pour nettoyer les routes et les parcs et également l’irrigation de certaines zones agricoles clés. La réduction de la superficie irriguée par les barrages est estimée à près de 50%. Un coup pour le Maroc où l’agriculture est un secteur clé de l’économie.

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