La production de brut des pays de l’Opep a légèrement augmenté le mois dernier, tirée par l’Arabie Saoudite. Cela a lesté le prix du baril coté à Londres, celui-ci étant souvent davantage sensible aux nouvelles internationales que celui coté à New York.
Depuis début 2017, l’Opep et dix autres producteurs, dont la Russie, limitent leurs extractions, dans le but de faire remonter les cours et de maintenir un marché à l’équilibre.
Mais alors que l’offre mondiale pourrait être perturbée par les problèmes de production du Venezuela et les sanctions américaines contre l’Iran, l’Arabie saoudite et la Russie ont dit vouloir mettre sur la table une hausse des seuils de production lors de leur prochaine réunion importante sur le sujet le 22 juin à Vienne.
“Les marchés se préparent à une réunion où les participants ont l’air d’être fondamentalement opposés”, a souligné Benjamin Lu, analyste chez Phillip Futures.
“Les pays proches d’une capacité maximale de production ne veulent pas voir la Russie et l’Arabie saoudite augmenter leur production”, a aussi commenté Bill O’Grady de Confluence Investment.
Il estime entre 300.000 et 500.000 l’augmentation de la production qui pourrait être décidée finalement par le cartel et ses partenaires à l’issue de cette réunion.
L’Irak et l’Iran, notamment, n’ont pas énormément de marge de manœuvre pour augmenter leurs productions, et préfèreraient voir l’effort de l’Opep et de ses partenaires continuer pour maintenir les prix à un niveau élevé.
Par ailleurs, “l’Arabie saoudite n’a pas non plus envie de frapper trop fort car elle veut encore voir les prix progresser avant l’introduction en Bourse de sa société pétrolière Aramco”, a indiqué M. O’Grady.
Le cours du pétrole new-yorkais a de son côté davantage été sensible aux prévisions concernant le rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) attendu mercredi.
Pour la semaine achevée le 8 juin, les analystes tablent sur une baisse des stocks de brut de 1,5 million de barils mais sur des hausses des réserves d’essence (+1 million de barils) et de ceux d’autres produits distillés (diesel et fioul de chauffage, +500.000 barils), selon la médiane d’un consensus compilé par Bloomberg.