Les contaminations au Covid-19 en Algérie ont repris leur hausse avec des taux au-dessus de 500 cas en 24h. Le variant Delta reste dominant alors que l’Omicron, très contagieux mais beaucoup moins létal, gagne rapidement du terrain.

L’Algérie comptait au 13 janvier dernier 145 cas du nouveau variant, selon l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA). Dans le milieu scolaire, la propagation du virus inquiète la communauté éducative.

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Des établissements scolaires ont été fermés pour cause du Covid-19. Aucun chiffre officiel n’est disponible. Le ministre de l’Education garde le silence sur la propagation du Covid dans le milieu scolaire.

Le porte-parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire (Cnapeste) est alarmiste. « On assiste à une propagation inquiétante des contaminations au Covid-19 dans les écoles, cela dans le silence », alerte Messaoud Boudiba.

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« Le contexte général donne l’impression que les choses se passent normalement, notamment dans les administrations éducatives tant locales et qu’au niveau central. On fait comme si tout est normal alors que dans les écoles la situation menace d’exploser », poursuit le porte-parole du Cnapeste. Ce que certains parents d’élèves confirment.

Des lycées fermés pour cause du Covid

A Ain Benian, dans la côte ouest d’Alger, le lycée Abdelhak Benhamouda a été fermé ce matin pour cause de propagation du Covid 19 parmi les élèves et le corps enseignant, a témoigné un parent d’élève.

« La durée de la fermeture n’a pas encore été déterminée. Les élèves ont été renvoyés chez eux en attendant la décision de la direction de l’éducation. Pour combien de temps ? » s’interroge-t-il.

Idem à Boghni et à Assi Youcef, dans la wilaya de Tizi-Ouzou où deux établissements ont été fermés en raison de cas Covid. « Le plus dangereux dans tout cela c’est que les directeurs des établissements scolaires ne savent plus comment réagir, alors qu’ils sont dépourvus des prérogatives qui leur permettrait d’agir », déplore M. Boudiba expliquant que les directeurs « ne peuvent pas procéder à la fermeture des écoles sans l’aval de la tutelle localement (académie) qu’au  niveau national (ministère) ».

Le syndicaliste regrette que les orientations « ne sont pas claires ». Il fait écho de témoignages d’enseignants selon lesquels il y aurait de plus en plus d’élèves qui sont malades du Covid.

« Ni les parents ni les élèves ne déclarent la maladie. Les écoliers viennent à l’école et les victimes, au final, ce sont les enseignants et les adjoints de l’éducation à cause de leur proximité avec ces élèves », dénonce Messaoud Boudiba. Il déplore l’absence de moyens pour appliquer le protocole sanitaire dans les établissements scolaires.

Si on continue à avoir la mentalité du « je m’en-foutisme », on aura le « Deltacron algérien’’ qui est le croisement entre le Delta et l’Omicron », prévient le spécialiste des maladies transmissibles et pathologies tropicales, le Pr Idir Bitam.

« Ça va être catastrophique, pire que la troisième vague », met-il en garde. Le spécialiste lance un appel notamment aux parents afin de ne pas se rendre « complices » d’une telle situation en envoyant leurs enfants à l’école alors qu’ils sont malades ou cas contacts.

Le Pr Bitam plaide pour une fermeture des écoles « pour deux semaines au moins », soit le temps pour casser la transmission du virus. Il convient de rappeler que les enfants sont des vecteurs du Covid-19 sans nécessairement développer des signes cliniques.