Les Emirats arabes unis ont affirmé que des avions de chasse du Qatar, leur rival dans le Golfe, avaient “intercepté” lundi matin un avion de ligne émirati en route vers Bahreïn, une annonce aussitôt démentie par Doha.
Cet incident aérien est une “menace flagrante pour la sécurité de l’aviation civile et une claire violation de la loi internationale”, a affirmé l’Autorité générale de l’aviation civile émiratie dans une déclaration.
“Il s’agissait d’un vol régulier qui disposait de tous les documents requis”, a ajouté l’Autorité émiratie dans cette déclaration relayée par l’agence officielle WAM.
Doha qui n’a plus de relations diplomatiques avec Abou Dhabi a démenti un peu plus tard.
“L’Etat du Qatar déclare que les affirmations selon lesquelles des avions de chasse qataris ont intercepté un avion civil des Emirats (sont) totalement fausses”, a dit Lulwa Al Khater, porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, sur son compte Twitter.
A deux reprises ces derniers jours, le Qatar a affirmé que des avions militaires émiratis avaient violé son espace aérien, une première fois le 21 décembre, une deuxième fois le 3 janvier, entraînant des plaintes auprès des Nations unies.
Les relations entre les deux pays –“frères ennemis” du Golfe– sont au plus bas.
Dimanche, la chaîne de télévision Al Jazeera basée au Qatar a diffusé une vidéo montrant un membre de la famille royale qatarie affirmant être retenu contre son gré aux Emirats.
Abou Dhabi a démenti, affirmant que cette personnalité, cheikh Abdallah ben Ali Al-Thani, était libre de ses mouvements et qu’elle pouvait quitter les Emirats quand bon lui semble.
Le 5 juin 2017, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte ont brusquement rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar en l’accusant de soutenir des groupes extrémistes, notamment la confrérie des Frères musulmans, et de se rapprocher de l’Iran, le grand rival régional des Saoudiens.
Ces quatre pays ont fermé leurs liaisons aériennes, maritimes et terrestres avec le Qatar. Doha a rejeté les accusations de soutien à des groupes extrémistes en affirmant que le Quartet arabe cherchait en fait à mettre sa politique étrangère “sous tutelle”.
Plusieurs tentatives de médiation pour mettre fin au conflit ont échoué depuis.