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Les enseignants et étudiants algériens soumis à une nouvelle condition

Les enseignants et étudiants algériens soumis à une nouvelle condition

Les enseignants universitaires et les étudiants algériens n’ont plus le droit de participer à des manifestations scientifiques internationales, sans obtenir un accord officiel.

Ils doivent solliciter et obtenir l’aval des instances habilitées au niveau de leurs établissements universitaires ou de recherche, selon une note du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique partagée sur les réseaux sociaux.

L’Algérie conditionne ainsi la participation de ses universitaires à des rencontres à l’étranger à l’obtention d’une autorisation préalable de ces instances, exige le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

« Toutes les institutions universitaires et de recherche sont tenues de sensibiliser les participants à de telles manifestations à la nécessité pour eux d’obtenir une autorisation préalable de leur institution, même si celle-ci ne relève pas du programme de déplacement de courte durée », écrit le ministère dans une note explicative adressée aux responsables des séminaires régionaux, le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique et aux directeurs des établissements universitaires.

Raisons invoquées par le ministère pour justifier cette condition : « utilisation abusive d’opinions qui peuvent sortir de leur contexte à des fins d’exploitation ».

« Il nous a été donné de constater ces derniers temps la participation de certains étudiants et enseignants à des manifestations scientifiques internationales, soit en présentiel ou par visioconférence, de l’intérieur ou de l’extérieur du pays, sans informer ni avoir l’autorisation des instances habilitées au niveau de leur établissement universitaires ou de recherche, ce qui peut provoquer des erreurs résultant de l’utilisation abusive de certaines opinions et points de vue ou les sortir de leur contexte et les exploiter à des fins négatives sans rapport avec le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique », justifie le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Les universitaires algériens interdits de participer à des évènements à l’étranger

C’est pourquoi, le département de Kamel Beddari invite ces responsables « à porter une attention particulière au suivi et à l’étude des demandes de participation à de tels événements », ajoute la note. Sitôt rendue publique, cette note n’a pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux.

« Ce n’est pas la fonctionnarisation de la pensée, c’est son incarcération », écrit Ali Bensaad, maître de conférences à l’Université de Provence et enseignant-chercheur sur son compte Facebook.

« Le double discours : d’un côté, la promotion d’une université algérienne ouverte sur le monde ; de l’autre, des pratiques qui portent atteinte aux libertés académiques. Schizophrénie !!! », souligne de son coté, Amar Mohand Amer, docteur en Histoire (Paris 7).

Quant à Mohamed Maougal, professeur à l’école supérieur de journalisme, il soutient : « Ce n’est enfin que l’étape ultime d’un long processus d’usure de la mission éducative et de sa soumission à la médiocratisation galopante depuis deux décennies au moins. Ne faisons pas semblant de découvrir cette issue aujourd’hui accomplie ».

« Nous y sommes. L’enseignant universitaire doit devenir un fonctionnaire », a commenté Cherif Dris alors que Abderrazak Dourari a déploré l’ajout d’un « tour de vis » à une université algérienne déjà « sourde » et « muette ».

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