L’ambassadeur des Etats-Unis à Alger, John Desrocher, a déploré ce jeudi 11 octobre l’absence de « prévisibilité » dans les décisions économiques du gouvernement pour les entreprises américaines souhaitant investir en Algérie.
« Les entreprises américaines sont plus confortables lorsqu’elles travaillent dans un environnement prévisible », a déclaré M. Desrochers lors d’une conférence de presse consacrée à l’accord-cadre sur le commerce et l’investissement (TIFA).
« Pour ne citer qu’un exemple durant l’année qui s’est écoulée depuis mon arrivée, sur les décisions régissant l’importation. Il y avait initialement un système de licences. Puis cela a été remplacé au début de cette année avec un système d’interdiction de certaines catégories de produits. Et maintenant, on évoque l’éventualité de la mise en place de droits de douane en remplacement de l’interdiction », a rappelé l’ambassadeur américain.
« Nous pensons que ce genre de changements durant une si courte période rendent difficile pour les entreprises de faire un plan et de comprendre l’environnement dans lequel elles vont travailler dans six ou douze mois », a estimé John Desrocher. « Nous avons été très clairs dans nos discussions et nos homologues algériens comprennent l’importance de créer un environnement prévisible pour tous les investisseurs, nationaux et étrangers », a affirmé l’ambassadeur.
Desrocher a par ailleurs indiqué que la « stabilité politique » de l’Algérie ne constituait pas pour les entreprises Américaines un élément important lorsqu’elles envisagent d’investir en Algérie. « Ce que j’entends le plus souvent de la part des entreprises américaines qui envisagent d’investir en Algérie, c’est que des problèmes tels que les restrictions à l’importation, la lourdeur de la bureaucratie et les mesures réglementaires et les difficultés de transfert monétaire réduisent l’attrait de l’Algérie en tant que destination des investissements », a indiqué le diplomate américain.
« Attirer d’autres investissements américains en Algérie nécessitera plus de transparence, plus de prévisibilité et un meilleur accès aux marchés », a avancé M. Desrocher.
L’ambassadeur des Etats-Unis a également évoqué la règle 51/49, estimant qu’elle affectait l’attractivité de l’Algérie pour certains investisseurs américains. « La règle 51/49 est certainement quelque chose qui diminue l’attractivité de l’Algérie comme destination d’investissement pour certaines compagnies », a affirmé John Desrocher.
« Plusieurs entreprises américaines opèrent avec succès en Algérie avec la règle 51/49, d’autres choisissent de ne pas faire des affaires de cette manière. Ce qui est devenu clair pour moi durant mon année en tant qu’ambassadeur est que chaque entreprise a sa propre stratégie et son business plan. Certaines ne pensent pas pouvoir réussir dans ce genre d’environnement d’investissement, d’autres travaillent avec succès. Notre rôle à l’ambassade est d’essayer d’aider les entreprises américaines à comprendre l’environnement des affaires présent en Algérie et les laisser déterminer ce qui les arrange », a expliqué l’ambassadeur Desrocher