Les Etats-Unis ont exprimé mardi leur ferme opposition au traité proposé par la Russie et la Chine pour empêcher une course à l’armement dans l’espace, en le qualifiant de « creux et hypocrite ».
Une responsable américaine a déclaré devant la Conférence de l’ONU sur le Désarmement à Genève que Washington n’avait aucune confiance dans le projet sino-russe de « Traité sur la Prévention du placement d’armes dans l’espace et de la menace ou de l’usage de la force contre des objets dans l’espace », connu sous l’acronyme PPWT.
La secrétaire d’Etat adjointe américaine pour le Contrôle des armements, Yleem D. S Poblete, a affirmé que les Etats-Unis étaient déterminés à renforcer la sécurité, la stabilité et la durabilité de l’espace.
Mais elle a insisté sur le fait que, selon elle, « le projet de traité PPWT n’est pas le mécanisme approprié pour y parvenir ».
« Des efforts creux et hypocrites ne sont pas la réponse », a-t-elle dit, en soulignant que le PPWT, qui avait été présenté pour la première fois par la Russie et la Chine en 2008 et révisé 6 ans plus tard, était « un document imparfait ».
Cette accusation survient alors que les Etats-Unis envisagent de créer une Force de l’espace, souhaitée par le président Donald Trump qui veut ainsi s’assurer que son pays « domine l’espace ».
Le représentant de la Russie à la Conférence sur le désarmement a insinué que les critiques de Mme Poblete pourraient bien être un écran de fumée pour détourner l’attention de ce projet.
« A chaque fois qu’ils veulent cacher leurs intentions, les diplomates attirent l’attention sur autre chose », a-t-il dit.
Le représentant russe et son homologue chinois ont tous deux enjoint Washington de s’engager de façon constructive afin de produire un document sur lequel tout le monde pourrait s’accorder.
L’ambassadeur américain auprès de l’ONU, Robert Wood, a toutefois insisté sur le caractère « extrêmement imparfait » et irréparable du PPWT.
Mme Poblete a pour sa part accusé Moscou « de poursuivre activement le développement et le déploiement d’armes antisatellites » et a dénoncé « le comportement très anormal » d’un « objet spatial » déployé par la Russie en octobre 2017.
« Ce que la Russie nous déclare de façon diplomatique et publique risque d’être l’opposé de ce qu’elle a l’intention de faire avec ce satellite », a-t-elle ajouté.
La création d’une Force de l’espace américaine, annoncée en juin, n’est toutefois pas assurée car elle doit d’abord être approuvée par le Congrès. Or, de nombreux élus et hauts responsables du Pentagone s’inquiètent du coût représenté par le projet, notamment parce qu’il implique la création de centaines de postes administratifs.
Le vice-président Mike Pence a précisé que le processus se ferait par étapes, d’ici 2020, fin du mandat de M. Trump.