Le gouvernement américain a apporté son soutien à « la demande légitime » des manifestants soudanais pour la mise en place d’un gouvernement dirigé par des civils, alors que le Soudan vit depuis cinq mois une crise politique ayant mené au départ du président Omar el-Béchir, rapportent ce mercredi plusieurs médias.
« Nous soutenons la demande légitime du peuple du Soudan qui réclame un gouvernement dirigé par des civils, et nous sommes ici pour encourager les parties à œuvrer ensemble afin de faire avancer ce projet au plus tôt», a déclaré Makila James, responsable américaine chargée de l’Afrique de l’Est au sein du département d’État, lors d’une visite à la capitale Khartoum.
Estimant que « le peuple du Soudan a formulé clairement sa demande », la responsable a affirmé que le gouvernement américain veut soutenir le peuple dans sa demande. « C’est la meilleure voie pour aller vers pour une société respectueuse des droits humains, qui respecte l’État de droit et qui serait à même de traiter les problèmes très sérieux du pays », a-t-elle indiqué.
Une crise politique majeure frappe le Soudan depuis le mois de décembre, lorsqu’un vaste mouvement de contestation populaire s’est formé contre le règne du président soudanais Omar el-Béchir, en poste depuis 1989. La violente répression du mouvement a fait plus de 60 morts et des centaines de blessés parmi les manifestants, ainsi que des centaines d’emprisonnements. L’armée a fini par destituer le président el-Béchir le 11 avril dernier.
Incarcéré depuis le 16 avril, le désormais ex-président a été succédé à la tête de l’État soudanais par un Conseil militaire de transition présidé par Abdel Fattah al-Burhan. Un état de fait rejeté par la population soudanaise qui continue de protester devant le siège de l’armée en demandant un transfert immédiat du pouvoir à une autorité civile.
En parallèle, plusieurs pays africains se sont réunis ce mardi en Egypte, voisine du Soudan et qui préside actuellement l’Union africaine, pour appeler à une « transition pacifique et démocratique » d’ici trois mois au Soudan. Auparavant, l’Union africain avait menacé le 15 avril de suspendre le Soudan du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA si l’armée ne quittait pas le pouvoir d’ici 15 jours au profit d’une « autorité politique civile ».