En Algérie, la surcharge des camions impactelourdement les infrastructures routières en accélérant leur vieillissement et en mettant en danger la circulation des automobilistes.
Pour lutter contre ce phénomène, le gouvernement a décidé d’appliquer strictement la loi relative à la surcharge des camions. Une mesure qui n’est pas du goût des transporteurs routiers.
Cinq producteurs de clinker, destiné à l’exportation, affirment dans un communiqué publié ce mardi avoir répondu favorablement à cette demande des autorités, en augmentant le prix du transport pour compenser proportionnellement la baisse de charge.
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Après avoir accepté le deal lors des réunions avec les producteurs de clinker, les chauffeurs et transporteurs ont entrepris des mouvements de protestations et de blocage des routes sur l’ensemble des trajets menant aux ports afin de réclamer une augmentation des prix de transport, selon le communiqué.
Dans leur communiqué commun, cinq producteurs de ciment (groupe Gica représenté par Sodisma, Lafarge Algérie, groupe Amouda, groupe Biskria), se sont plaints de la multiplication de ces blocages avec les répercussions négatives sur leurs exportations et leurs engagements envers leurs clients.
« Depuis le début du mois de février et suite à la décision des autorités algériennes de l’application stricte de la loi relative à la surcharge des camions (décision que nous saluons et que nous appuyons fortement), des mouvements de protestations et de blocage des routes se sont rapidement mis en place sur l’ensemble des trajets menant aux ports (spécialement à l’est du pays) afin de réclamer une augmentation des prix de transport », écrivent ces producteurs.
En sus de leur persistance, ces blocages des routes sont « accompagnés de menaces, d’intimidation et de violence à l’égard des chauffeurs qui souhaitent reprendre leur activité et que les efforts mis en place par nos entreprises sont restés malheureusement vains », dénoncent-ils.
Pourtant, rappellent ces industriels, à l’occasion des négociations avec les transporteurs, et compte tenu de la baisse de charge parfois inférieure à la carte grise du véhicule, ils ont augmenté le prix du transport pour compenser proportionnellement la baisse de charge.
« Incompréhension et indignation »
Une décision qui, selon eux, a satisfait les transporteurs. « Les différentes réunions tenues avec les représentants des transporteurs se sont soldées par une acceptation et une satisfaction totale de leur part », assurent les producteurs qui font part aux autorités de leurs vives inquiétudes quant aux conséquences de ces agissements sur leurs affaires.
« Nous tenons à partager notre incompréhension et indignation par rapport à cette situation qui perdure depuis presque une semaine mais surtout notre crainte et peur pour l’avenir des exportations de notre pays, du fait que nos clients à l’étranger, très mécontents de cette situation, se redirigent rapidement vers d’autres producteurs voisins concurrents qui seront ravis de les récupérer et les servir avec un bien meilleur service », alertent les industriel du ciment.
Ils affirment que dans le cadre des efforts de l’État visant la diversification des exportations hors hydrocarbures, les entreprises exportatrices de clinker ont mis en place « tous les moyens humains et financiers pour développer nos exportations et faire connaître le produit algérien sur le marché international ».
Des efforts qui ont fini par payer, selon eux. Ainsi, les exportations de clinker depuis l’Algérie ont connu une évolution importante au cours des trois dernières années, passant de 1,6 million de tonnes en 2019 à 6,2 millions de tonnes en 2021.