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« Les gens pensaient que j’étais folle » : une Algérienne de France raconte son retour en Algérie

« Les gens pensaient que j’étais folle » : une Algérienne de France raconte son retour en Algérie

Lancée en fin 2022 par Rym Bouguetaïa, une Algérienne née France, Eryam est une marque de cosmétiques qui se distingue des autres marques du marché algérien par sa gamme de produits à la composition « saine et éco-responsable ».

Avec pour objectif de retourner vivre en Algérie, offrir une opportunité d’emploi aux jeunes et développer le marché cosmétique dans le pays, c’est ainsi que la jeune ingénieure en cosmétiques a créé sa propre marque 100 % algérienne.

Qui est vraiment Rym, fondatrice d’Eryam ?

Rym Bouguetaïa est née en 1994 à Valence, dans le sud de la France, d’un père algérien qui a fui le terrorisme en Algérie en 1992. Elle a fait ses études de pharmacie à Marseille et s’est spécialisée en cosmétologie.

Après la fin de ses études, la créatrice d’Eryam a fait plusieurs stages pratiques à Montpellier et Toulouse, avant de s’installer à Paris pour débuter sa carrière professionnelle.

Elle a travaillé pendant 5 ans chez Uhycos, une entreprise internationale de cosmétiques dans laquelle elle était en contact permanent avec des Algériens et qui lui a permis d’acquérir une certaine expérience dans le domaine du marketing.

Toutefois, depuis son enfance, elle passait toutes ses vacances avec sa famille en Algérie et y allait dès que la moindre occasion se présentait. « Mon but ultime était de m’installer en Algérie », déclare-t-elle dans un podcast à Alias Djamel, un rêve qu’elle ne réalisera qu’en novembre 2021.

Malgré les mises en garde de son entourage contre l’idée de s’installer définitivement en Algérie, Rym n’a pas reculé. Grâce à sa détermination et au soutien de ses parents, elle fait le chemin inverse et réalise son projet d’entreprendre et de vivre dans son pays d’origine.

« Les gens pensait que j’étais folle. Tout le monde me disait que je suis folle de vouloir m’installer en Algérie alors que tous les autres voulaient s’en aller. Mais du plus lointain que je me souvienne, mon but ultime est de venir m’établir en Algérie », a-t-elle dévoilé.

Rym explique que pendant qu’elle travaillait à Paris, elle venait au moins une à trois fois en Algérie et a très vite compris que le quotidien en Algérie ne se résume pas à vivre dans un hôtel, avoir un chauffeur à disposition, etc.

D’où lui vient cette envie de vivre dans son pays d’origine ? Depuis son enfance, Rym Bouguetaïa a toujours entendu son père « parler de l’Algérie avec beaucoup de nostalgie ». Elle affirme que son but était de revenir définitivement en Algérie une fois que la situation se serait calmée.

Malheureusement, la famille au grand complet n’a pas eu cette chance à cause de la décennie noire, mais aussi du fait que chacun avait son travail ou ses études à poursuivre.

« Je me considérais toujours comme une Algérienne née en France plutôt qu’une Française », c’est ce que ressentait la fondatrice d’Eryam pendant ses séjours en Algérie.

La jeune femme confie que, pendant qu’elle vivait dans l’Hexagone, le plus dur était de trouver des stages ou du travail quand on porte un prénom arabe, expliquant que c’était l’une des raisons pour lesquelles elle a accepté de travailler entre la France et l’Algérie, voyant cela comme un signe du bon Dieu.

Elle ajoute : « Je me suis dit que peut-être avec mon expérience, j’inciterais d’autres personnes à venir ou revenir en Algérie et monter leur entreprise. Mon but était également de dévoiler une partie de l’Algérie que beaucoup ignorent ».

Elle enchaîne pour expliquer les différences entre les modes de vie algérien et français : « En France, je n’avais pas de vie. Je prenais le RER, je travaillais toute la journée, et le soir, je rentrais chez moi. Je faisais un peu de sport, puis je dormais ».

En Algérie, par contre, c’est un autre monde. « On travaille beaucoup, certes, mais le vendredi par exemple, on peut voir du monde, sortir avec les amis, faire de la randonnée, etc. En Europe, c’est difficile d’avoir de mode de vie », développe-t-elle.

À travers son expérience, la jeune femme, actuellement âgée de 30 ans, souhaite montrer aux Algériens, notamment ceux établis à l’étranger, que revenir vivre en Algérie n’est pas un échec, bien au contraire.

« Personne ne va aider l’Algérie. C’est à nous, les Algériens, de développer notre pays. C’est notre devoir ! », dit-elle.

Pendant ce podcast, Rym aborde son mariage, affirmant que, contrairement à ce que beaucoup de personnes pensaient, elle n’est pas venue en Algérie pour se marier. Son mari est un Algérien de France qui voulait aussi s’établir en Algérie et apporter un plus au pays. Leur mariage a d’ailleurs eu lieu ici en Algérie.

Elle en profite également pour dévoiler son autre rêve. C’est d’« être  la première marque de cosmétiques algérienne vendue en France et en Europe, parce que c’est le marché des cosmétiques et un gage de qualité ».

Enfin, Rym est, depuis cette année, bénévole à la faculté de pharmacie d’Alger, où elle donne des cours de cosmétologie pour les étudiants en master.

L’histoire d’Eryam, la marque de Clean Beauty issue d’un savoir-faire traditionnel algérien

L’histoire de cette marque, qui se veut saine et sans substances chimiques, commence en 2018, juste après l’interdiction de l’importation de produits cosmétiques par le gouvernement algérien.

Dès lors, Rym, qui travaillait dans une entreprise de cosmétiques à Paris en coopération avec l’Algérie, a commencé à élaborer son Business Plan en 2020, après la pandémie du Covid.

Et c’est le 16 novembre 2021, lorsque Rym a fait ses valises et pris un aller simple depuis la France vers l’Algérie, dans la ville d’Oran, que le projet commence à prendre forme.

Quelques jours plus tard, le 20 novembre, la jeune femme a entamé les démarches administratives. Un an après, le 1ᵉʳ novembre 2022, la marque a officiellement commencé à vendre ses produits via son site web, confie-t-elle.

Rym n’a pas choisi cette date au hasard. Son « côté patriote et très nationaliste » voulait qu’elle lance sa marque un jour symbolique, comme le 5 juillet ou le 1ᵉʳ novembre.

Dans une vidéo publiée sur le compte TikTok d’Eryam, elle explique que l’idée de créer une marque de cosmétiques « inspirée par les rituels de beauté traditionnels algériens » lui est venue à l’esprit lorsque, petite, elle voyait des femmes se laver les cheveux avec du ghassoul au hammam de sa grand-mère, qui se trouvait à Oued Rhiou, dans la wilaya de Rélizane.

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Des produits, soins et accessoires capillaires pour tous types de cheveux

Depuis sa création, Eryam propose deux grammes de produits : trois shampooings et deux après-shampooings bien pensés et créés pour différents types de cheveux (normaux à gras, secs et abîmés, colorés) à partir d’ingrédients naturels aux vertus réparatrices et nourrissantes (argile blanche, grenade, dattes, huile de coco, huile d’argan et huile essentielle de citron).

Ces produits sont vendus sur le site de la marque et en pharmacie. Au total, on compte 89 points de vente, notamment à Alger, Boumerdès, Tizi-Ouzou, Blida, Chlef, Mostaganem, Oran, Tlemcen, Aïn Témouchent, Relizane, Sétif, Béjaïa, Annaba, Sidi Bel Abbès, Constantine, Souk Ahras et Skikda. Chaque produit est au prix de 2.490 DA.

Eryam, qui se constitue de talents 100 % algériens, propose également des accessoires éco-responsables pour cheveux. Une brosse en bambou à 1.000 DA, un scalp massage à 900 DA, une mini-brosse démêlante à 570 DA, des taies d’oreiller en satin doux à 1.500 DA la paire et des barrettes et des pinces à cheveux qui coûtent en moyenne 500 DA.

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