Les “gilets jaunes” ont débuté samedi leur dixième journée d’action et leur mobilisation sera particulièrement scrutée quelques jours après le lancement par Emmanuel Macron du “débat national” censé canaliser une colère sociale inédite qui s’exprime depuis deux mois.
Vers 10H30, plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés dans le calme en haut des Champs-Elysées, point de ralliement récurrent à Paris, avant de se mettre en marche vers les Invalides, point de rendez-vous donné par le groupe Facebook créé par Eric Drouet, une des voies les plus connues du mouvement.
Brins de mimosa au bras ou sur leur veste comme signe pacifique, ils se sont ébranlés aux cris de “Macron démission !” et avec une pancarte “Liberté, Egalité, Flashball”. “Macron n’entend rien, ne comprend pas ce qui se passe, on essaie de lui ouvrir les yeux. Il y a une vraie souffrance humaine”, a dénoncé Sophie Tissier, l’une des manifestantes.
“Une mobilisation au moins égale à la semaine dernière est attendue”, a indiqué une source policière à l’AFP, en précisant que des appels de manifestants à viser les forces de l’ordre avaient circulé. Les précédents samedis ont été émaillés de heurts parfois violents.
Plus de 80.000 personnes avaient été recensées samedi dernier, selon le ministère de l’Intérieur. Bien plus que les 50.000 manifestants comptabilisés la semaine précédente, sans toutefois atteindre les centaines de milliers rassemblés en novembre ou décembre.
Plusieurs rassemblements sont également annoncés samedi après-midi à Bordeaux, Toulouse, Marseille, Lyon, Saint-Etienne, Roanne, Valence, Clermont-Ferrand, Montélimar, Dijon, Nevers, Montceau-les-Mines, Toulon, Avignon.
A Béziers, plusieurs centaines de manifestants, 300 selon la police, rejoignaient en milieu de matinée le centre aux cris de “Macron démission, Macron en prison!”.
Sur Facebook, le rassemblement toulousain demande à chacun de venir “avec deux amis qui ne sont encore jamais venus”. Même ambition à Marseille: “On veut que ça continue, qu’on arrive à faire sortir du monde qui ne sort pas d’habitude pour manifester”, a expliqué à l’AFP Luc Benedetti, un “gilet jaune” de la ville.