284 harraga algériens sont arrivés, vendredi dernier, à Maurcie, dans le sud de l’Espagne, à bord de 26 embarcations de fortune. À la mi-octobre, la même région a vu l’arrivée de 405 harraga algériens. Les arrivées se sont étalées sur près d’une semaine. Selon les médias espagnols, ces arrivées constituent des records.

Más de 16 horas de intervención, 284 personas atendidas procedentes de 26 pateras. Equipo de @CRE_Emergencias concluye dispositivo y a casa pic.twitter.com/B3z2OJBLHc

— Cruz Roja Murcia (@CruzRojaMurcia) November 4, 2017

13.533 migrants arrivés sur les côtes espagnoles depuis janvier 

Les ONG, citées par Radio Murcia, dénoncent « l’absence d’action politique face à une crise humanitaire sans précédent dans la région ». Le mois dernier, « près d’un millier d’immigrés en provenance des côtes algériennes sont arrivés sur les côtes de la commune espagnole de Murcie via des « pateras » (embarcations de fortune, ndlr) « sans que le gouvernement espagnol n’intervienne dans cette situation exceptionnelle », pointent-elles.

Selon les chiffres de la Salvamento Marítimola, la sûreté maritime espagnole, « 13.533 migrants -la plupart originaires d’Afrique subsaharienne- sont arrivés sur les côtes espagnoles entre janvier et octobre 2017 à bord de 824 bateaux », contre 5.384 personnes pour 357 bateaux sur la même période en 2016. « Soit pratiquement le triple par rapport à l’année dernière », a précisé la même source vendredi 03 novembre.

La majorité des embarcations interceptées se trouvent dans les eaux du détroit de Gibraltar (route entre le Maroc et Ceuta vers la côte de Tarifa), dans la mer d’Alboran et près de Carthagène.

Des passeurs de mieux en mieux organisés 

En outre, l’archipel des Baléares est également concerné par cette augmentation d’arrivées de migrants. Selon le Diaro de Mallorca, les mafias qui organisent les « voyages » depuis l’Algérie ont investi dans de nouvelles embarcations à moteur pour parcourir les 265 kilomètres qui séparent l’Algérie de Majorque. « Les bateaux précaires du port algérien de Dellys ont cédé la place à des bateaux plus rapides et plus solides », écrit le journal local.

Ainsi, explique le Diaro de Mallorca, des bateaux à moteur de 40 chevaux escortés par des embarcations équipées de GPS escortent les migrants à une vingtaine de kilomètres de Cabrera. Puis, les passeurs indiquent le chemin à suivre aux sans-papiers, et disparaissent pour ne pas se faire repérer par les radars côtiers. « Ces bateaux, très rapides, sont ceux utilisés par les narcotrafiquants dans le détroit », précise le Diaro de Mallorca dans un article du 05 novembre.

Entre 1.500 et 2.000 euros pour le voyage

Le voyage est plus confortable, mais aussi plus cher : chaque passager paye les passeurs entre 1.500 et 2.000 euros pour le voyage depuis la ville de Dellys en Algérie, pour rejoindre la côte des Baléares, indique la même source. « Une petite fortune pour ces Algériens qui rêvent d’atteindre Majorque et, par conséquent, l’Europe ».

Contrairement à d’autres zones en Méditerranée, les observateurs ont constaté que ces migrants illégaux présentent un profil différent. « Certains disposent de beaucoup d’argent sur eux », d’autres « ont des papiers mais n’ont pas de visa qui leur permettrait de faire le voyage en avion en tant que touristes », écrit le Diaro de Mallorca. En outre, le contingent se compose « de jeunes hommes, certains encore mineurs ». Mais, à la différence des embarcations de migrants originaires d’Afrique subsaharienne, il n’y pas de « femmes enceintes » à bord de ces bateaux à destination de Majorque.