Taieb Hafsi et Naima Cherchem ont présenté, samedi 14 octobre à Oran, leur nouveau livre : « Les Hasnaoui, une entreprise citoyenne ». Le livre relate l’histoire et les réalisations de la famille Hasnaoui et de leur groupe d’entreprises GSH présent dans plusieurs secteurs d’activité, dont notamment la construction. Les deux auteurs, également chercheurs en management, signent ainsi le troisième livre de la collection « Les grands bâtisseurs » éditée par Casbah Éditions. Deux premiers livres étaient consacrés à Isaad Rebrab et Amor Benamor.
« Un comportement exemplaire »
La collection, dirigée par le professeur Hafsi, s’est fixée comme objectif de raconter l’histoire et le parcours de grands entrepreneurs algériens qui ont réussi en partant de rien et qui ont, d’après le directeur de la collection, « quelque chose qui sorte du commun ». Le professeur Hafsi assume le choix de Brahim Hasnaoui parmi tant d’autres entrepreneurs et explique qu’il a été guidé par des critères moraux. « Pour nous, le choix, c’était des gens qui, sur le plan moral, avaient des comportements exemplaires », explique-t-il.
Naima Cherchem, co-auteure du livre a, quant à elle, mis en avant l’aspect recherche et investigation qui a caractérisé la réalisation du livre. D’après la chercheuse en management, le document a été construit en suivant un « protocole basé sur une investigation approfondie, structurée et longitudinale » qui a nécessité 32 entrevues avec Brahim Hasnaoui, fondateur du groupe, des membres de la famille Hasnaoui, des partenaires du groupe, des employés, des clients, des collaborateurs et des acteurs de la société civile.
C’est donc une plongée dans l’intimité de la famille Hasnaoui et de leur entreprise.
Les auteurs se sont intéressé à l’environnement des entreprises Hasnaoui, à la ville berceau de la famille, Sidi Bel Abbes, « joyau de l’ouest ». Dans la même partie, on trouve des descriptions de réalisations du groupe Hasnaoui comme le centre anti-cancer ou les Logements socio-participatifs (LSP) du quartier résidentiel Maqam Chahid, qui se détachent par leur esthétisme du reste du paysage urbain. Ces logements sont une des grandes fiertés de Brahim Hasnaoui qui a rappelé lors de son intervention le contexte dans lequel cette formule de logements a été lancée sur sa propre initiative, il y a déjà 27 ans.
La suite du livre aborde différents aspects de l’entreprise Hasnaoui, sa création en 1974, ses progrès, l’environnement dans lequel elle a dû évoluer et dans lequel elle s’est imposée.
Un parcours jalonné de difficultés
Dans chaque partie, les auteurs ont mis en avant les côtés sociaux et humains du projet de Brahim Hasnaoui et des membres de sa famille associés dans la gestion de la GSH. Ainsi, sont mises en avant les réalisations du groupe, ses méthodes de travail, ses relations avec les partenaires économiques et la société civile.
À ce sujet, Brahim Hasnaoui a rappelé la décision de son groupe de créer « une association à Bel Abbes qu’on a appelée CLES » (Conseil local pour le développement économique et social) dont le rôle consistera à « identifier tous les projets finançables par le secteur privé, mettre en place des comités d’experts pour faire des analyses technico-économiques, étudier toutes les contraintes possibles de manière à les lever, compiler tous les projets que ça soit du domaine de l’agriculture, du bâtiment, de l’environnement ou des loisirs ». Le but final de cette initiative étant, d’après Brahim Hasnaoui, de créer, à moyen terme, 200 000 emplois.
Lors des différentes interventions, de nombreux acteurs du Groupe Hasnaoui ont pris la parole et ont souligné les difficultés qui ont jalonné le parcours de la famille et de l’entreprise, depuis l’époque du « socialisme pur et dur de Boumediene » comme l’a rappelé Okacha Hasnaoui, jusqu’à nos jours.
Brahim Hasnaoui a répondu aux questions de journalistes, d’universitaires et d’entrepreneurs et a notamment rappelé qu’il « ne milite plus dans les organisations patronales ». Pourquoi ? « Quand on se met dans une association, l’intérêt particulier s’efface devant l’intérêt général. Il y a une multiplication d’associations patronales mais en vérité, c’est beaucoup plus des gens qui veulent se rapprocher du centre de décision et je n’adhère pas à cette démarche parce que si réellement on veut défendre l’intérêt de l’entreprise, on doit commencer par unifier nos rangs et parler d’une même voix ».
Famille, logement, santé, écologie, agriculture, jeunesse, sports, action sociale, loisirs, formation professionnelle et perspectives économiques ont été autant de sujets abordés par les intervenants. Des aspects qu’on retrouve tout au long dans le livre.