Star Wars est de retour avec le huitième épisode de la saga, « Star Wars : Les derniers Jedi », dont l’avant-première a lieu samedi à Los Angeles, porté par une année de savant marketing et la ferveur du public qui ne se dément pas.
Tapis rouge, réplique, grandeur nature, d’un quadripode impérial, le Shrine Auditorium et ses 6.300 places s’apprêtaient samedi à accueillir les fans qui seront les premiers au monde à voir le film le plus long de la saga, avec ses 02H33.
Quarante ans après la sortie du premier volet, la marque « Star Wars » ne s’est jamais mieux portée et les experts prévoient 220 millions de dollars de recettes le premier week-end de distribution aux Etats-Unis, dans une semaine.
Malgré une pause de dix ans entre la sortie de l’épisode III (2005) et du « Reveil de la force » (2015), première partie d’une troisième trilogie, l’appétit du public reste intact.
Elle est perpétuellement entretenue par des déclinaisons télévisées, une version Lego, un film d’animation (« The Clone Wars »), des rééditions 3D et une avalanche de produits dérivés.
La stratégie déjà très bien rodée par Lucasfilm et son créateur, George Lucas, est même montée en puissance après le rachat de la maison de production par Disney, en 2012.
Après la relance par le réalisateur J.J. Abrams pour « Le Réveil de la force », c’est un nouveau metteur en scène très peu connu du grand public, Rian Johnson, qui a repris la main, assurant également l’écriture du scénario.
Pour Gwendoline Christie, qui joue le capitaine Phasma, la ferveur autour de « Star Wars » tient avant tout à sa mythologie construite autour de la lutte du bien contre le mal.
« C’est parce que le monde dans lequel nous vivons change et évolue que (« Star Wars ») conserve la simplicité de ces éléments », a-t-elle expliqué lors d’une table ronde à Los Angeles, une semaine avant la première projection de samedi.
Autre dimension récurrente, « cela renvoie à la question de savoir ce qu’implique de suivre ses tendances humaines, sombres et narcissiques, ou cela vous mènerait », a-t-elle poursuivi.
– La résistance à genoux –
Ce nouveau volet met face à face Rey (Daisy Ridley), l’héritière des Jedi, et Kylo Ren (Adam Driver), la principale menace venue de l’Empire.
Ils incarnent les nouveaux visages de cette troisième trilogie, avec Finn (John Boyega) ou Poe Dameron (Oscar Isaac).
Si Han Solo, Yoda ou Dark Vador, tous morts, ne sont plus de l’aventure, Luke Skywalker (Mark Hamill) va jouer un rôle essentiel dans la formation de Rey, à en croire les bande-annonces, qui montrent notamment un paysage de côte, celui de l’Irlande en l’occurence, où a été tourné une partie du film.
La soeur de Luke, Leia, est également de retour, l’occasion de la dernière apparition au cinéma de Carrie Fisher, décédée brutalement il y a un an d’une attaque cardiaque à 60 ans. Au moment de son décès, elle avait déjà tourné toutes les scènes dans lesquelles elle devait apparaître.
Un voile de mystère entoure encore ce huitième volet, habilement entretenu par la production qui distille néanmoins régulièrement quelques indices.
Cet épisode pourrait marquer le début d’une période sombre pour la résistance, ce qui lui a valu des comparaisons avec « L’Empire contre-attaque », le chapitre central de la trilogie originelle.
« Il n’y a pas encore eu de film +Star Wars+ qui se penche sur la guerre comme le fait +Les derniers Jedi+ », a estimé John Boyega lors de la table ronde. « C’est très trouble. La séparation du bien et du mal est chamboulée. »
« C’est une situation tendue, c’est critique », a expliqué Oscar Isaac. « La résistance est à genoux. (…) Il faut continuer à bouger pour survivre. »
Sans présager de la suite, la résistance devrait néanmoins conserver quelques ressources au-delà même du prochain épisode, le neuvième, annoncé en 2019, car Disney vient d’annoncer, début novembre, la préparation d’une toute nouvelle trilogie.