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Les manifestations contre le système sont-elles trop festives ?

Les manifestations contre le système sont-elles trop festives ?

Le caractère festif des manifestations contre le système qui prennent place en Algérie depuis le 22 février suscite bon nombre de doutes parmi les manifestants et des critiques sur les réseaux sociaux. Pour certains, le caractère festif fait prendre le risque de voir les manifestations ne pas être prises au sérieux par le pouvoir.

Cette semaine, plusieurs affiches sur lesquelles on pouvait lire « C’est une manifestation pas un festival » ont été placardées sur les murs d’Alger-centre. Mais le sujet divise.

Pour Meriem, étudiante en médecine, les manifestations ont été « l’occasion pour les Algériens de se réapproprier l’espace public. C’est surtout valable pour les femmes, qu’on n’avait pas beaucoup vues le 22 février et qui sont sorties plus nombreuses d’une semaine à l’autre. Je ne suis pas d’accord avec ceux disent que les marches soient si folkloriques », commente Meriem.

Elle ajoute : « C’est vrai qu’on sent que les Algériens ont trop longtemps été marginalisés, nous n’avions jamais été tournés vers les loisirs et autres activités sportives et culturelles, et j’ai l’impression que c’est une occasion pour eux de se défouler, de se libérer ». Mais, affirme-t-elle « si les manifestations restent aussi festives et dansantes, le système que nous essayons de renverser ne nous prendra pas au sérieux. Nous ferions mieux de crier des slogans plus politisés pendant les marches ».

Imane, jeune algérienne, témoigne à son tour. « Les gens pensent que les manifestations sont un genre de défouloir » dit-elle, ajoutant : « Ils libèrent tout ce qu’ils ont trop longtemps laissé en eux ». Pour elle, « cela ne risque pas d’éloigner de l’objectif premier, plus il y a de gens, plus cela pousse le gouvernement à réagir ».

Son amie Yasmine intervient : « C’est vrai qu’on a l’impression que les Algériens sortent défiler et faire la fête, mais je préfère cette ambiance festive à la violence ». A ses yeux « ce qui risque de desservir le mouvement, ce sont les casseurs et les chants de stades. Il faut des slogans qui touchent le système, il nous faut trouver une meilleure manière de manifester et de faire passer notre message ».

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