À l’étranger, les manifestations populaires contre le 5e mandat pour Bouteflika en Algérie ont été suivies de près par les médias. La chaîne qatarie Al Jazzera a souligné que les manifestants ont bravé l’interdit imposé à Alger depuis le décret de juin 2001 et sont sortis par milliers crier leur colère dans la rue sans être empêchés par la police. La chaîne a relevé la présence d’Abderrazak Makri, président du MSP, parmi les marcheurs.
Le quotidien français Le Monde a titré : « En Algérie, une révolte inédite contre le cinquième mandat de Bouteflika ». « Un mouvement inédit et spectaculaire : c’est la première fois, en vingt ans de règne d’Abdelaziz Bouteflika, que les Algériens descendent simultanément dans les rues de plusieurs régions du pays pour le contester », a noté Le Monde.
La chaîne France 24 a évoqué les slogans anti-pouvoir mis en avant lors des marches et a observé que la plupart des manifestants étaient des jeunes qui ont repris les chants caustiques des stades pour exprimer leur mécontentement (des chants de plus en plus politiques).
France 24 a précisé que l’appel anonyme pour les manifestations anti-5e mandat a circulé d’abord sur les réseaux sociaux. « Est-ce la seconde vague du printemps arabe ? », s’est interrogé la chaîne française en reprenant un tweet du chercheur Georges Fahmi, lequel a fait le parallèle avec la situation tendue au Soudan où des manifestations contre la hausse du prix du carburant se déroulent depuis plusieurs semaines.
« Ils veulent qu’il parte »
« En annonçant le 10 février qu’il briguait un 5e mandat, Bouteflika a provoqué une levée de boucliers », a estimé France 24.
Sky News arabia a, pour sa part, annoncé l’interpellation d’une quarantaine de manifestants après les marche du vendredi et a évoqué l’appel lancé par l’opposition (MSP et FFS notamment) pour que le chef de l’État sortant écoute « le message du peuple » et se retire.
Sky News a rapporté aussi que les imams ont dit lors des prêches du vendredi que « manifester peut provoquer la violence ». « Bouteflika peut gagner facilement l’élection en raison de la division de l’opposition », a analysé Sky News arabia.
La chaîne russe Russia Today, dans sa version arabe, a couvert les manifestations à Alger et a publié des extraits vidéo sur son site. Elle a rapporté qu’à Alger, des manifestants ont été empêchés de se rapprocher du palais présidentiel d’El Mouradia par les forces antiémeutes qui ont usé de gaz lacrymogène.
BBC arabic a évoqué le hasthag « Hirak 22 febrayer » (Le mouvement du 22 février) et a publié des photos et des vidéos sur les marches et les rassemblements en Algérie.
Selon la chaîne britannique, les Algériens veulent que Bouteflika parte même « s’ils ont de la peine pour lui en raison de son état de santé ». BBC arabic a souligné que les appels partagés sur les réseaux insistaient sur le caractère pacifique des marches.
La chaîne américaine CNN, dans sa version arabe, a parlé du « carton rouge » des manifestants au 5e mandat de Bouteflika. « Ils ne veulent pas que Bouteflika continue », a tranché CNN.
La chaîne saoudienne Al Arabiya, qui n’a pas donné la même importance dans la couverture de l’événement que les autres télés, a rapporté que des « contre-manifestations » sont en préparation par le FLN pour « soutenir la candidature de Bouteflika pour un 5e mandat ».