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Les « Musulmans de France » tiennent leur salon annuel près de Paris

Le coup d’envoi de la rencontre annuelle des « Musulmans de France » (ex-UOIF pour “Union des organisations islamiques de France”) a été donné ce vendredi après-midi. Quelque 160.000 visiteurs sont attendus jusqu’à lundi soir au Parc des expositions du Bourget, au nord de Paris, pour cet événement considéré comme la plus importante manifestation musulmane d’Europe.

Pour sa 35e édition, le Rassemblement annuel des musulmans de France (RAMF), fédération qui revendique 1600 membres adhérents à titre personnel, ainsi que 285 associations adhérentes principalement des mosquées sur le territoire français, a choisi de consacrer les trois jours de leur manifestation au thème « À la lumière du Coran : lire, comprendre, vivre ».

Des séminaires, conférences et cafés débats sont prévus : des tables rondes dédiées à la lecture du Coran et à son exégèse, mais aussi des rencontres business (« business et religion », « stratégies de communication et financement »), selon le programme officiel.

Si les conférences constituent un temps fort de cette manifestation, cette dernière est aussi l’occasion pour de nombreux visiteurs d’arpenter les centaines de stands qui proposent des livres religieux, des vêtements, des cosmétiques, des bijoux ou encore de la nourriture halal.

L’absence de Tariq Ramadan, régulièrement invité à cette rencontre annuelle, est largement commentée dans la presse française. Amar Lasfar, le président des « Musulmans de France » a confirmé vendredi à l’AFP que le comité de soutien du théologien suisse avait loué un stand de la foire « pour y vendre des livres et en parler, et c’est normal ».

Selon lui, le petits-fils du fondateur des Frères musulmans « n’a malheureusement pas bénéficié de la présomption d’innocence » et a été « jugé et condamné » dans le cadre d’un « procès médiatique » qui « nous révolte, nous les musulmans ». Pour rappel, le théologien visé par trois plaintes pour viol en France, a été mis en examen début février puis incarcéré.

Le président historique de l’UOIF, créé en 1983 par un groupe d’étudiants membres de la confrérie des Frères musulmans, désormais rebaptisé « Musulmans de France », a par ailleurs souligné que Tariq Ramadan est « une valeur ajoutée pour l’islam de France et un des rares intellectuels musulmans en Europe ».

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Il y a tout juste un an, au cours de son salon annuel organisé au Bourget, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) avait officialisé son nouveau nom « Musulmans de France ».

Une nouvelle appellation qui avait alors fait bondir Abdallah Zekri, délégué général du Conseil français du culte musulman (CFCM), l’instance représentative de l’islam auprès des pouvoirs publics. « L’UOIF n’a pas le monopole des musulmans des France », avait-t-il dit à l’AFP, accusant dans le même temps ses responsables « d’entretenir la confusion ».

Selon un rapport réalisé par l’institut Montaigne en septembre 2016, seuls 12% des musulmans interrogés se déclarent proches de cette organisation, tandis que plus de deux tiers d’entre eux affirment ne pas en connaître l’existence.

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