Il est l’héritier et le dépositaire des plus belles céramiques d’Algérie. Celles qui ornent le fleuron des complexes touristiques tels que Moretti, Sidi Fredj Tipaza, les Andalouses, Seraïdi… et qui portent la griffe de son illustre père Mohamed Boumehdi, le pionnier des céramistes algériens.

A 65 ans, Hachemi Boumehdi continue de marcher sur les traces de son père. Dans son atelier à Kouba, entouré d’un essaim d’artisans et d’artisanes dont la plus jeune affiche à peine 19 printemps, le céramiste donne libre cours à son imagination débridée. Callé sur sa chaise, devant son poste radio, une tasse de café à proximité, Hachemi crée des objets en couleurs qui iront enjoliver maisons, jardins, fontaines ou hôtels de luxe.

Success story

Le label Boumehdi est une référence dans le monde de la céramique algérienne. Hachemi revient sur la genèse de cette success story. « Mon père était fonctionnaire au PTT. A ses heures perdues, il s’essayait à la céramique. En découvrant son travail, l’architecte Fernand Pouillon, impliqué dans de vastes projets de constructions d’infrastructures touristiques, au lendemain de l’indépendance, l’a fortement encouragé. Il a payé son premier four et l’a engagé pour travailler auprès de lui. Tous les centres touristiques d’Algérie ainsi que de nombreux hôtels dont le Saint-George portent la signature des faïences, carreaux, et fresques de mon père. Le bleu était sa couleur fétiche. Ses céramiques s’ornaient de fleurs, arabesques et oiseaux. A mon tour, je suis tombé dans la marmite de la céramique alors que j’étais très jeune. C’est auprès de mon père que j’ai appris les ficelles du métier. En 1976, ma licence d’anglais en poche, je l’ai rejoint dans son atelier de manière permanente. Plus tard, j’ai introduit le rouge dans mes céramiques.»

Vases, services à café, vide-poches, bijoux décoratifs,’ khamssat’, bouteilles, abat-jours, ‘tadjines’… L’atelier de Hachemi Boumehdi croule sous des objets en céramiques colorées. Les clients défilent puis repartent avec une ou plusieurs petites merveilles estampillées Boumehdi.

Après le décès de son père en 2006, Hachemi Boumehdi lance son propre atelier. Rejoint par ses deux filles Nacima et Lilia, il répond aux commandes des amoureux des belles choses. Outre les objets décoratifs, ce céramiste aux mains d’or habille coffres berbères, tables en fer forgé, fresques murales. De véritables objets d’art aux couleurs chaudes et chatoyantes.

De génération en génération

Fidèle à la mémoire de son père, et au legs qu’il lui a transmis Hachemi Boumehdi forme des escadrilles de jeunes céramistes. Aujourd’hui, il lance un appel pour la restauration du minaret de la mosquée de Diar EL Mahçoul décorée par son père « Les carreaux de céramiques bleus émaillés d’or qui font le charme de ce minaret se détachent les uns après les autres. J’offre de les remplacer à titre gracieux pour peu que les autorités concernées en expriment la volonté ».

Des idées de cadeaux sont à découvrir dans l’atelier de Hachemi Boumehdi. Un travail raffiné et des céramiques de belles factures à offrir.

11, rue Chabouni. Ex-La Fontaine. Kouba

Tel : 05 50 47 42 99 / 07 70 23 32 33