Alors que le pouvoir s’apprêterait à convoquer le corps électoral en vue de la prochaine élection présidentielle, les mises en garde se multiplient concernant la manière dont la crise est gérée. Le parti Jil Jadid s’est alarmé, ce samedi 14 septembre, de « l’évolution de la crise politique dans laquelle le régime l’a entrainée ».
« La montée des tensions est palpable. La confrontation des volontés échauffe les esprits. Les voix prônant la radicalité s’élèvent de toutes parts excluant parfois la raison », écrit le parti dirigé par Soufiane Djilali dans un communiqué publié à l’issue de son conseil national.
« Un vrai dialogue, aurait pu pourtant aboutir à une synthèse des propositions avancées par les différents partis politiques pour sortir de la crise. Une élection présidentielle, préparée convenablement aurait pu ouvrir un processus constituant, et ce, dans la sérénité et la coopération. Malheureusement, la rupture de confiance est trop profonde », note Jil Jadid.
Pour Jil Jadid, la responsabilité de la situation actuelle incombe entièrement au pouvoir qui s’est montré « incompétent » dans la gestion de la crise. « En voulant apparaitre comme garant d’une légalité constitutionnelle surfaite, il a fini par exposer ses institutions les plus sensibles à l’ire populaire », estime-t-il.
« Malheureusement, au lieu d’agir en politique responsable face à un peuple légitimement en colère, le pouvoir a voulu régir une « population » sommée d’exécuter des ordres sans demander son reste », ajoute le communiqué.
Pour le parti de Soufiane Djilali, la prochaine élection présidentielle que le pouvoir veut organiser n’apportera pas de solutions à la crise. Elle risque bien au contraire de l’aggraver. « Dans ces conditions, le dialogue officiel n’a pu consacrer des mesures d’apaisement qui auraient dû lui donner ses meilleurs arguments. Au contraire, le pouvoir, au lieu de faire preuve de patience et de compréhension, durcit sa gestion et les arrestations, y compris d’hommes politiques, n’ont pas cessé. Les élections présidentielles projetées ont peu de chance d’entraîner l’enthousiasme populaire et compliqueront la crise au lieu de la résoudre », explique-t-il.
« Il est encore possible de revenir à une ligne politique sereine, et plus fructueuse pour tous. Le mouvement populaire doit valoriser les immenses gains politiques qu’il a déjà acquis. Une troisième voie, celle de la sagesse, avec l’assentiment de tous, pourrait tracer le chemin de l’espoir », conclut le communiqué.