Depuis l’admission de la Palestine comme membre à part entière de l’Unesco, en octobre 2011, plusieurs résolutions ont été adoptées par cette organisation, suscitant des levées de boucliers en Israël.
Jeudi, les Etats-Unis, rejoints par Israël, ont annoncé leur retrait de l’Unesco, l’accusant d’être “anti-israélienne”.
– Adhésion à l’Unesco –
Le 31 octobre 2011, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture décide de l’admission de la Palestine comme membre à part entière par 107 voix pour, 52 abstentions et 14 voix contre.
La quasi-totalité des pays arabes, africains et latino-américains se sont prononcés pour l’adhésion, de même que la France qui avait pourtant émis de sérieuses réserves sur la démarche palestinienne.
Alliés d’Israël, les Etats-Unis, qui fournissent 80 millions de dollars à l’Unesco et assurent 22% de son budget, suspendent un versement de 60 millions de dollars. Israël prend pour sa part des mesures de rétorsion.
En novembre 2012, la Palestine devient un Etat observateur aux Nations unies, lors d’un vote à l’Assemblée générale de l’ONU. Fort de ce nouveau statut, l’Etat de Palestine va intégrer des agences de l’ONU et rejoindre la Cour pénale internationale (CPI).
– Bethléem –
En juin 2012, l’Unesco inscrit le site de l’église de la Nativité de Bethléem (Cisjordanie) au Patrimoine mondial, usant d’une procédure d’urgence qui suscite une vive protestation d’Israël. Il s’agit du premier site palestinien inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’Organisation.
Les Etats-Unis se disent “profondément déçus”.
– Jérusalem –
En octobre 2015, Israël qualifie de “honteuse” la résolution sur la Palestine critiquant la politique d’Israël concernant les lieux saints musulmans à Jérusalem.
En avril 2016, à l’initiative de plusieurs pays arabes, le conseil exécutif de l’Unesco adopte, avec la voix de la France, une décision sur la “Palestine occupée” visant à “sauvegarder le patrimoine culturel palestinien et le caractère distinctif de Jérusalem-Est”. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu condamne un texte “absurde”.
En octobre, l’Unesco adopte une résolution sur Jérusalem-Est portée par des pays arabes au nom de la protection du patrimoine culturel palestinien. Israël rappelle son ambassadeur à l’Unesco après un nouveau vote sur Jérusalem déplorant “les fouilles illégales” d’Israël dans la Vieille ville et évoquant “l’Esplanade des mosquées”, comme l’appellent les musulmans, et non “le Mont du Temple”, comme l’appellent les juifs.
Le 5 mai 2017, une résolution sur le statut de Jérusalem présentant Israël comme “puissance occupante” est entérinée par le Conseil exécutif de l’Unesco en séance plénière. Israël avait déjà annoncé une nouvelle réduction de sa contribution à l’ONU pour dénoncer la résolution qui nie, selon M. Netanyahu, le lien historique entre les juifs et Jérusalem.
– Hébron –
Le 7 juillet 2017, l’Unesco déclare la vieille ville d’Hébron, en Cisjordanie occupée, “zone protégée” du patrimoine mondial en tant que site “d’une valeur universelle exceptionnelle en danger”. Le ministère israélien des Affaires étrangères qualifie cette décision de “souillure morale”, estimant qu’elle nie l’histoire juive de la cité.
Hébron abrite une population de 200.000 Palestiniens et de quelques centaines de colons israéliens, retranchés dans une enclave protégée par des soldats.