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Les principaux événements qui ont marqué l’année 2023 en Algérie

Les principaux événements qui ont marqué l’année 2023 en Algérie

Décès de Khaled Nezzar, discours du président Abdelmadjid Tebboune devant le Parlement réuni en congrès, condamnation d’El Kadi Ihsane, lancement du projet de Gara Djebilet, Brics… Que faudra-t-il retenir de l’année 2023 qui s’achève ?

En Algérie, ce n’est pas l’année des révolutions coperniciennes, mais de nombreux faits méritent d’être retenus, certains heureux, d’autres moins réjouissants.

Même sans échéance électorale ni mouvement social ou politique d’envergure, l’année qui s’achève n’a pas été tout à fait plate pour l’Algérie.

Le 11 novembre, le président de la République a nommé Nadir Larbaoui au poste de Premier ministre en remplacement d’Aïmene Benabderrahmane, en poste depuis juin 2021. Au chapitre des remplacements notables, il y a eu aussi le retour d’Ahmed Attaf aux Affaires étrangères à la place de Ramtane Lamamra, le 18 mars, ou encore le départ de Kamel Rezig du ministère du Commerce à l’occasion du même remaniement.

Le départ de l’inamovible Rezig était précédé d’un coup de « colère » du chef de l’État en plein Conseil des ministres, le 20 février, à cause de la mauvaise interprétation de ses instructions concernant la régulation des importations et la maîtrise de l’inflation.

Car la hausse des prix des principaux produits de consommation s’est poursuivie en 2023, avec les légumes secs qui ont rejoint la liste des produits qui font l’objet de tension. Après le pic de 9,3 % en 2022, les prévisions font état d’un taux d’inflation de 7,5 à 8 % pour l’exercice qui s’achève.

Parallèlement, l’année a été marquée par la poursuite des mesures sociales, notamment la hausse progressive des salaires des fonctionnaires, dans un contexte d’affaiblissement du pouvoir d’achat des Algériens.

L’année 2023 est aussi voulue comme celle de la poursuite du renouveau économique. Dans ce registre, elle a été marquée par la poursuite de la mise en œuvre du projet d’exploitation du méga-gisement de fer de Gara Djebilet, un vieux projet datant de plusieurs décennies. L’objectif fixé pour cette année est d’atteindre 13 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures.

Succès diplomatiques et échec à rejoindre les BRICS

En politique, l’autre fait marquant, à côté du changement à la tête de l’Exécutif, c’est l’institution d’un discours présidentiel annuel devant le Parlement. Le 25 décembre, M. Tebboune s’est adressé à la nation devant les députés et sénateurs réunis en congrès, pour la première fois depuis le président Boumédiène en 1977.

Sur le plan des libertés, la cadence des arrestations a baissé par rapport aux années précédentes, mais l’année 2023 a été marquée par la peine la plus lourde jamais infligée à un journaliste en Algérie.

Le 18 juin, El Kadi Ihsane, directeur des sites électroniques Radio M et Maghreb Emergent, a été condamné par la cour d’appel d’Alger à 7 ans de prison, dont 5 ans fermes pour « perception de fonds de l’étranger ». Le journaliste est en détention depuis la fin de l’année 2022.

Le journaliste Mustapha Bendjama, arrêté dans le cadre de l’affaire Amira Bouraoui, demeure lui aussi incarcéré depuis février dernier.

En diplomatie et politique étrangère, l’Algérie n’a pas fait que changer de ministre en 2023. La diplomatie algérienne a aussi poursuivi son redéploiement, avec notamment plusieurs visites historiques du président de la République dans des capitales mondiales. Abdelmadjid Tebboune était à Lisbonne en mai, à Moscou en juin, puis à Pékin, Doha et Ankara en juillet. En septembre, il a prononcé un discours devant l’Assemblée générale de l’ONU à New-York.

En juin, l’Algérie a été élue comme membre non-permanent du Conseil de sécurité pour deux ans (2024-2025), à la quasi-unanimité des États membres (184 voix sur 193). L’Algérie n’a toutefois pas eu le même succès dans sa tentative de rejoindre les BRICS qui n’ont pas retenu sa candidature en août.

Au chapitre des événements qui n’ont pas eu lieu, la visite de Tebboune à Paris a été reportée à plusieurs reprises. Dans les relations avec la France, le yoyo des périodes de froid et de réchauffement s’est poursuivi en 2023.

Le 8 février, Alger a rappelé son ambassadeur à Paris suite à l’exfiltration de l’activiste Amira Bouraoui de Tunisie vers la France après l’intervention des services consulaires français. L’ambassadeur Saïd Moussi n’a repris son poste qu’à la fin mars.

Victoires sportives, incendies et drames routiers

La politique intérieure française a continué à être imprégnée par la relation avec l’Algérie, notamment avec de multiples appels à révoquer l’accord franco-algérien sur l’immigration de 1968, laquelle demande a été rejetée par le Parlement français le 7 décembre.

En 2023, les choses sont allées mieux avec l’Espagne, l’Algérie ayant nommé un ambassadeur à Madrid à la mi-novembre après 19 mois de vacance du poste, mais moins bien avec le Maroc qui a décliné l’offre d’aide de l’Algérie suite au séisme d’Al Haouz en septembre.

Toujours dans le voisinage de l’Algérie, un autre coup d’État a été enregistré au Sahel. Le 26 juillet, le président du Niger, Mohamed Bazoum, a été renversé par la garde présidentielle et l’Algérie a fourni d’intenses efforts pour le retour à l’ordre constitutionnel et éviter le spectre de la guerre dans ce pays voisin suite aux menaces d’intervention de la CEDEAO. Dans les dernières semaines de l’année, une mini-crise a éclaté avec le Mali qui a convoqué l’ambassadeur d’Algérie à Bamako.

En sport, la Fédération algérienne de football a un nouveau président depuis le 21 septembre avec l’élection de Walid Sadi en remplacement de Djahid Zefizef, et l’USM Alger a remporté ses premiers titres africains en gagnant la coupe de la CAF en juin puis la super coupe d’Afrique en septembre.

L’Algérie a toutefois connu des événements moins heureux en 2023, dont les incendies meurtriers qui ont fait en juillet au moins une quarantaine de morts, principalement à Béjaïa, ou encore de nombreuses hécatombes routières, comme celle de Tamanrasset où 34 personnes ont trouvé la mort le 19 juillet dans l’incendie d’un bus de transport de voyageurs.

Concernant les personnalités qui sont parties cette année, on note le décès, le 26 octobre, du colonel Youcef Khatib, chef de la wilaya IV historique, et de l’ancien ministre de la Défense, Khaled Nezzar, qui a tiré sa révérence le 29 décembre après avoir marqué plusieurs étapes cruciales de l’histoire contemporaine de l’Algérie, dont les événements d’octobre 1988 et l’arrêt du processus électoral en 1992.

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