Consommation

“Les prix des véhicules neufs importés seront inférieurs à ceux des moins de trois ans”

L’Algérie va autoriser de nouveau l’importation des véhicules neufs par les concessionnaires automobiles. La mesure est contenue dans le Projet de loi de finances complémentaire LFC 2020, qui a été adopté dimanche par les députés de l’APN. Pour le patron d’Elsecom Abderrahmane Achaibou, cette décision est juste un « retour à la normalité ».

« Si on importe 200 000 véhicules (par an) on créera entre 30 000 et 40 000 emplois, vous allez voir des showrooms qui vont rouvrir… La décision de revenir à l’importation des véhicules est pragmatique et sage. On ne peut pas demander à un concessionnaire de devenir un constructeur automobile », résume le patron du groupe Elsecom, dans une déclaration à TSA, ce mardi.

Interrogé sur comment il compte s’adapter à la nouvelle donne, lui qui s’est vu retirer plusieurs marque ? Achaibou préfère temporiser. « La LFC 2020 sera adoptée par la deuxième chambre du Parlement (Sénat), on attendra les directives du ministère (de l’Industrie) », dit-il.

Le patron d’Elsecom souhaite un assouplissement du cahier des charges relatif à l’importation des véhicules neufs. « Le cahier des charges de Bouchouareb (ancien ministre de l’Industrie, NDLR) doit à mon avis être revu, parce qu’il a été élaboré à l’époque pour favoriser un certain nombre d’opérateurs. Il y avait ajouté des équipements de confort et non pas de sécurité. Le nouveau cahier des charges devrait être plus souple de façon à faire baisser les prix des véhicules », explique M. Achaibou.

Ce dernier interpelle aussi le gouvernement pour supprimer l’agrément à l’importation des véhicules neufs. « Les constructeurs n’ont pas coupé avec nous, c’est Bouchouareb qui nous a exclus de l’assemblage et du montage puisqu’il fallait passer par un agrément. C’est pourquoi je m’adresse à ce nouveau gouvernement pour qu’il n’y ait plus d’agrément pour l’importation », demande Achaibou considérant qu’un tel processus favorise la corruption.

Celle-ci « vient du fait qu’on complique l’investissement », juge-t-il. La décision du gouvernement de ne pas plafonner les importations des véhicules neufs est également saluée par Achaibou. « S’il y a un plafonnement, cela veut dire qu’il va y avoir un monopole », relève-t-il.

Le véhicule importé « beaucoup moins cher » que le véhicule d’occasion

Les prix des véhicules qui vont être importés « resteront chers » mais beaucoup moins que le véhicule de moins de trois ans, assure le patron d’Elsecom. « Le véhicule neuf que je vais importer par le biais de la banque va revenir moins cher que le véhicule de moins de 3 ans. En sus de cela, on donnera la garantie, on assurera le service après-vente et on créera de l’emploi ».

Achaibou compte-t-il relancer l’activité d’importation qu’il exerce depuis une vingtaine d’années ? « Il faut savoir que j’ai été exclu par les deux gouvernements précédents (Sellal et Ouyahia, NDLR). Il faut que le gouvernement me réhabilite. J’ajouterai qu’un constructeur ne vous abandonne pas au bout de 20 ans d’importations ».

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