1. Bouteflika va partir au terme de son mandat
Le président Bouteflika ne va pas prolonger son mandat au-delà du 28 avril. « Après un mois, le président ne va pas refaire son mandat. Laissez-le donc terminer ce mois et partir après. Le rêve du président est d’inaugurer la grande Mosquée (d’Alger), y rester ne serait-ce qu’un instant », affirme Amar Saadani.
« Quand le président a déclaré qu’il ne s’est pas porté candidat à l’élection, cela veut dire qu’il termine son mandat actuel pour partir après. Pourquoi donc, toutes ces revendications pour le président alors qu’il est malade ? Ils veulent qu’il sorte défait. Qui veut donc cela pour un vieil homme de 82 ans ? En tout cas, il ne reste qu’un mois pour lui », ajoute-t-il.
2. Les forces non constitutionnelles
Le président ne dirige plus l’Algérie. Les forces non-constitutionnelles se sont emparées du pouvoir. Le constat fait, il y cinq jours, par Chihab Seddik, porte-parole du RND, est partagé par Amar Saadani. Mais si le premier n’a pas voulu identifier ces forces, renvoyant indirectement à la famille du président, le second n’hésite pas à désigner ces forces : « l’Etat profond » et son représentant « Ahmed Ouyahia ». Extraits :
– « C’est Ouyahia qui a écrit les lettres (du président) avec son secrétaire. C’est lui qui se charge de l’envoi du parapheur et de son retour. Il décide comme il l’entend, nomme, met fin aux fonctions, fait la promotion. Ce n’est donc pas le président qui est responsable ».
– « Le président est kidnappé, on ne le voit pas. On fait faire au président des choses qu’il n’accepte pas lui-même. Ils disent que le président a envoyé une lettre alors qu’il ne peut pas écrie, a désigné des responsables alors qu’il ne peut pas le faire. Les lettres sortaient de chez Ahmed Ouyahia signées par lui. Il les faisait entrer à la Présidence pour les faire sortir ensuite ».
3. Le rôle de l’armée
Pour Amar Saadani, l’armée est ciblée par un complot émanant de « l’Etat profond ». « Il s’agit de personnes agitées par l’État profond qui cherchent à cibler des institutions de la République dans le but de se recycler. C’est là où réside le danger. Elles ciblent la Présidence de la République, le ministère de la Défense et le FLN. Dès que le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah a pris la parole, ils ont commencé à crier en disant qu’il est contre les manifestants. Gaid Salah a pourtant dit que l’armée reste aux côtés de la population mais contre les infiltrés, les chargés de mission. Ils ont alors réagi en prétendant que Gaid Salah était contre le peuple ».
Il affirme aussi que l’armée contrôle la situation dans le respect de la Constitution. Selon lui, Gaid Salah est un républicain qui ne compte pas renverser le président. « L’institution militaire a confirmé son caractère républicain puisqu’elle n’est pas intervenue dans le hirak, a empêché l’étranger de s’ingérer dans nos affaires et a protégé le pays des troubles. Le chef de l’état-major de l’ANP aurait pu écarter le président de la République en cinq minutes. Il ne l’a pas fait parce que l’armée est une institution républicaine qui va laisser le président terminer sa mission comme cela est prévu dans la Constitution ».
4. Mouloud Hamrouche
Amar Saadani prend clairement position en faveur de Mouloud Hamrouche. Il considère que l’ancien Premier ministre est le candidat le mieux placé pour gérer la transition.
« Le FLN peut présenter au moins trois candidats : Abdelaziz Belkhadem, Abdelmadjid Tebboune et Mouloud Hamrouche. Ils peuvent se présenter au nom du parti. Nous ne pouvons pas soutenir un candidat qui n’est pas militant du FLN.
Pour les critères, Mouloud Hamrouche est le plus ancien, c’est lui qui a eu le plus de responsabilités et qui est fils de chahid. Il a toutes les caractéristiques pour être le prochain candidat du FLN », affirme-t-il.